• Graeme Allwright - Si c'est ta volonté par LeGreumeuleu 

     

    J’ai plusieurs fois annoncé ma sortie. Les ancien(ne)s s’en souviennent.

    Cabotin, VJ ? Peut-être un peu. L’existence est un film, dont nous sommes les acteurs. Se prendre au sérieux, en tant qu’acteur, c’est courant.

    Il n’y a pas de fumée sans feu, dans ce monde.

    Quand je tirais ma révérence, c’est que le poids du blog me semblait insurmontable. Le sentiment d’une charge écrasante, parfois.

    Et, peu à peu, pour diverses raisons, j’y revenais. C’était mon film.

    Depuis septembre 2009, cinq ans bientôt, j’ai pris la parole. A moins que ce ne soit la parole qui m’ait pris ? Le sentiment de devoir dire, puisque je sais dire, ce qui n’est pas donné à tout le monde, et d’exercer mon talent, plutôt que de l’enfouir.

    Le moteur initial fut la révolte. A 55 ans, après des années passées à struggle for life, le spectacle du monde m’a empli de révolte.

    C’était une phase de mon chemin.

    Cinq ans plus tard, je commence à m’en détacher, bribe par bribe.

    Égoïsme ?

    J’ai à portée de main d’autres moyens de donner ce qui passe par moi.

    Contrairement à Lléa, je crois que rien n’est gratuit. Tout est échange.

    Cette psychothérapie publique, comme l’a finement analysée un jour Hélios, publique et intime, sans fard, a souvent aidé ceux qui marchent sur le chemin, si j’en crois les nombreux retours.

    Mais sans votre énergie, sans ce besoin réciproque que je ressentais, serais-je allé au bout ?

    Pas sûr.

    Échange. L’échange, c’est la vie. Ce qui tue la vie, c’est le besoin primaire de gagner et d’amasser, au détriment d'autrui.

    Dans la Bible, les hébreux survivent dans le désert en mangeant la manne tombée du ciel. Lorsqu’ils l’amassent par précaution / manque de confiance, elle pourrit.

    L’échange est la base de toute relation. Rien n’est gratuit. Rien. L’arbre rend de l’oxygène à l’homme qui lui fournit du gaz carbonique.

    A quelqu’un qui un jour m’a dit : « Comment pourrais-je te remercier, ou te rendre, ce que tu m’as donné ? », j’ai répondu : « Donne-le à quelqu’un d’autre ». C’est simple. C’est gratuit, et c’est aussi un échange.

    On peut voir ça comme un cycle.

    Nous avons échangé cinq ans durant, vous et moi. Personne ne doit rien à personne. Nous sommes quittes.

    Tout le monde, moi le premier, voit bien que je m’essouffle. D’ailleurs, l’audience du blog fond peu à peu. 

    Sauf exception, écrire ne m’est plus nécessaire. Si ça revient, je reprendrai le fil.

    Et pour vous ? Il existe des milliers de blogs. Pour les accros, les fidèles, il reste ce que j’ai écrit auparavant.

    J’ai en tête, ou en corps, d’autres projets, qui requièrent toute mon attention, et mon énergie vitale.

    Quelqu ’un a dit qu’un homme devait avoir eu au cours de sa vie des enfants, planté un arbre et écrit un livre.

    J’ai fait tout ça (3 000 pages de blog font un gros livre), et plus encore. Cependant, ça me semble trop limitatif. Réducteur. On peut être un homme, ou une femme, sans avoir fait tout ça. A relativiser, donc.

    J’aurai bientôt 60 ans (révolus, selon la pensée chinoise), et d’autres talents à exhumer, à activer.

    Qui s’exerceront bien mieux dorénavant dans le retrait et le silence, l’intimité.

    Soixante ans, c’est une base, un palier, une plateforme, où bâtir une œuvre nouvelle, qui n’a pas besoin de la lumière des projecteurs.

    Une précision : ce blog n’est pas fermé. Juste en veille, pour une durée indéterminée.

    Je vous aime.


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  • Entièrement refoulé, dans la grotte murée de nos boyaux, le Serpent n'apparaît plus que sournoisement, par des pestilences, des mots, des attitudes qui blessent et empoisonnent.

    Une fois découvert et libéré de ses liens éternels, il peut vite sortir au jour et se livrer à des orgies de chair humaine.

    Sa faim de domination, et sa soif de souillures sont incommensurables, presqu'insurmontables.

    C'est pourquoi il est resté lié, enfoui, banni, aussi longtemps.

    Seule une vierge, la mémoire/nostalgie intacte de l'Origine, ou un chevalier, l'homme purifié et détaché enfin des faims de chair et de pouvoir, peuvent le vaincre.

    Ou plutôt, en faire un allié, comme disent les Indiens.

    De meurtrier, il devient alors médecin, et médecine.

    Aujourd'hui, les serpents déchaînés ravagent la Terre, ou le rêve que nous en avons.

    Il n'y a qu'une option : se rappeler notre Origine, notre Destinée, notre usage, et la raison de notre présence en ce monde, et devenir les chevaliers enfin purs sur lesquels le venin du pouvoir n'a aucun pouvoir.

    C'est ce que dit le mythe de Persée : l'éclat de son bouclier est tel qu'il renvoie si parfaitement à Méduse son reflet qu'elle en meurt.

    Tel est le chevalier parfait. Sur lui, rien n'a de prise.

    La purification du désir est la clef, l'axe, et la fin de l'Œuvre.

     

     


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  • S'en revenant du bal,

    Le vieux saint Thomas d'Aquin,

    Vidant ses larges poches

    Dans son grand lit à baldaquin,

    N'y trouva que cent balles.

    C'est moche, se dit-il.

    Une bien pauvre somme,

    Mais, tout de même, t'es au logis.

    Sans rire.


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  • Du 2 décembre 2010

     

    Presque toute ma vie, j'ai méprisé la vie. Je lui ai craché à la gueule. Il faut qu'elle soit patiente, la vie, entre ceux qui la prennent pour une pute, pour une conne, une nulle, ceux qui veulent l'épouser afin d'en faire définitivement leur servante, et ceux qui croient qu'ils pourront la baiser à l'oeil.

    Mais elle est notre véritable et unique maîtresse.

    Dans les deux sens du terme, qui en fait n'en font qu'un : femme illégitime (ça veut dire quoi, au fond ?), et initiatrice.

    Illégitime s'explique par le fait que, comme le rappelait le Christ, nous ne sommes pas DE ce monde, mais DANS ce monde. C'est une illusion, dans laquelle nous avons souhaité/accepté de jouer un rôle. Mais la destinée terrestre n'est pas irrémédiable (irrémédieu, c'est pas au dictionnaire, j'utilise les matériaux disponibles, excusez), malgré l'emphase des religions qui maudissent et exècrent à tour de goupillon.

    C'est un jeu, une partie, un rêve.

    Initiatrice, parce que TOUT nous est patiemment exposé, sans relâche. Mais, cette initiatrice, nous la connaissons, c'est la partie de nous qui a déposé des cailloux blancs à la descente, et nous y arrête à la remontée, nous disant : te souviens-tu ?

    Cette vie, je l'ai roulée dans la boue, me suis roulé avec, dans tous les caniveaux, puis, élégamment, lui ai craché : je te hais.

    Mais c'est une femme maîtresse. Loin de partir pleurer mon ingratitude, elle m'a balancé de grosses claques, jusqu'à ce que je retrouve la conscience de ce que je suis venu faire dans cette boue.

    La même chose que vous : informer la boue. Lui faire des petits. C'est ce qu'on doit à la boue. En échange ? Connaissez-vous un monde sans échange ?

    Je vous laisse avec cette question à laquelle je n'ai pas de réponse universelle.

    S'il y a des questions universelles, chaque réponse est unique.

    Personne ne peut répondre à la question d'un autre.

    Je passe la main.

     

     

     

     

     


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  • L'une des pires malédictions pour un artiste, c'est de n'être connu que pour une seule œuvre.

    C'est bien le cas de Claude-Michel Schoenberg, dont le plupart des gens ne connaissent que "le Premier pas".

    Et pourtant :


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  • Le propos des religions a toujours été de nous demander de croire. Quelles qu'elles soient, occidentales, orientales, laïques. Croire.

    C'est toujours d'actualité, d'autant que c'est le but des actualités.

    Les différents JT et tous les autres medias ne sont que des catéchismes.

    Aujourd'hui, c'est la "Libération", demain, ce sera la "Libération", comme après-demain et les jours suivants.

    Si ce n'est pas la "Libération", alors c'est l'"Indignation". Soigneusement pesée par tout ce qui veut maintenir la tutelle sur nos êtres endormis.

    L'Indignation, c'est tous les jours. La Libération, c'était hier, en 1944, demain, dans des lieux soigneusement choisis par les maîtres du Consensus, ou ce sera après la mort.

    L'important,  surtout, c'est que ce ne soit pas aujourd'hui, maintenant, à l'instant, à portée de la main.

    Pour l'éviter, toute la machine s'emploie à inventer des millions de croyances, complémentaires ou contradictoires. Temps de la confusion, âge des conflits.

    Dans ma jeunesse, les vilains bolcheviques traitaient les curés de corbeaux : vêtus de noir, se disputant le morceau de viande, et répétant à l'envi : Crois, crois, croa, croâa...

    Aujourd'hui, c'est les méchants Juifs vendus aux Illuminatis et les affreux américains, le gentil Poutine, ou l'inverse.

    L'inverse fonctionne aussi bien : l'affreux Poutine brutal et sexiste, les pauvres juifs victimes de l'embarras de la shoah, les braves américains venus défendre les valeurs de la démocratie contre le cruel fascisme.

    Croire, c'est accepter de se laisser mettre un bandeau sur les yeux, et de se laisser mener par d'autres. Refuser de voir par soi-même.

    Accepter une charge, comme un baudet. Sans savoir ce que tu portes. Du pain ? Des armes ? Accepter la tonte, comme un mouton. Pour vêtir les pauvres, ou garnir les coffres redondants des rois ? Tirer la charrue, comme un bœuf. Pour nourrir le peuple, ou planter du pavot ? Les charrettes, comme un percheron. Pour porter secours, ou les caisses d'or des trafiquants ?

    Puis, au final, l'équarrissage pour tous.

    Ruiz père et fils insistent beaucoup là-dessus dans le "5ème accord toltèque" : c'est croire ou voir.

    Aucun autre choix.

    Des millions de livres n'ont été édités que parce qu'ils servent à obscurcir ce qui est extrêmement simple (un jeu d'enfants, disaient les alchimistes): il suffit d'abandonner ses croyances.

    Brûle tes livres !

    Tant qu'on n'a pas fait un vaste (dans tous les coins) et profond (dans les couches les plus incrustées) ménage dans ses croyances, toutes aidantes/limitantes, comment voir/Voir ?

    Il est donc urgent, prioritaire et nécessaire d'examiner, peser, méditer toutes ces évidences soigneusement inculquées par le Système pour nous tenir sous sa domination.

    Avons-nous besoin de ce fatras pour tenir debout ? Pour marcher ? Voler ?

    Peut-être était-ce nécessaire, par le passé. L'enfant a besoin d'une nourrice. Le jeune arbre d'un tuteur.

    L'est-ce encore ?

    La liberté ne passe ni par les urnes, ni par la révolte armée.

    Elle consiste à s'affranchir du passé, de l'encombrement des choses mortes, devenues fardeau puant.

    C'est une affaire personnelle, une aventure intérieure.

    Dont VOUS êtes le héros.

    C'est ici, et maintenant.

     

     

     

     


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  • J'avais un problème de réglage de taille des vidéos, en particulier semble-t-il celles importées de YouTube. Seuls les 2/3 environ étaient visibles sur l'écran.

    Je crois avoir trouvé la combine pour qu'elles y soient entièrement.

    Ce vieux George s'est déclaré d'accord pour le test.

    Pouvez-vous me confirmer que cette fois toute l'image apparaît, ainsi que les boutons de réglage ?

    Merci d'avance.


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  • L'alchimiste Jean-Baptiste le Brethon disait au XVIIème siècle que la foudre ne tombait pas au hasard, mais là où la Terre avait besoin d'elle.

    C'est un peu le principe de l'acupuncture, si on veut, quand elle est inspirée.

    L'étude des tempêtes au XXème siècle a permis de le vérifier. C'est la Terre, et son centre qui attirent les événements climatiques extrêmes.

    Dans la même veine, anthropomorphisée, les anciens philosophes disaient : "Quand le disciple est prêt, le maître survient".

    Et encore : "Lave ta coupe, quand elle sera complètement propre, la liqueur divine l'emplira".

    Saint Paul : "Ce n'est plus moi qui agis, mais le Christ qui vit en moi".

    Enlever tout ce qui fait obstacle.

    Des couches, des couches, et des couches.


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  • Du 27 août 2011

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    Cette vieille Gaïa. Qui ne l'a pas fécondée, dans la mythologie grecque ? Vierge éternelle aux fécondes mamelles, elle a accouché d'à peu près tout ce qui compose notre paysage.

    Nous sommes ses enfants, c'est évident. De vieux enfants, car nos atomes ont l'âge de l'univers. Nous sommes aussi vieux qu'Elle. Mais si Sa sagesse est réputée profonde, le nôtre est à peine éclose.

    Car nous porterions une autre information. Nous serions coupés en deux. Une partie de nous ne viendrait pas d'elle, la Mère. Nous serions un pont entre elle, et un Autre. Ce pourquoi tout fait mal, tout est brûlure et arrachement, et jouissance.

    En elle, tout se mêle, tout se mange. Horrible marâtre ou bonne Fée, elle fait de la manducation réciproque ou successive des espèces une sorte de noce sans fin. Le cerveau du mangé sécrète de subtiles endorphines qui font (peut-être, je ne l'ai pas encore vérifié) de sa mort une extase, un don unique et l'aboutissement de sa carrière.

    Nous avons un moyen de le deviner dans l'orgasme : si notre cerveau ne libérait pas ses poisons sacrés au moment de la jouissance, cet acte serait si douloureux, insupportablement cruel, que toutes les espèces s'éteindraient en peu de temps.

    La Mère est réputée cruelle, dévoratrice, mais sa bonté est infinie, puisqu'elle nous pond, nous choie, nous nourrit, nous berce, nous tue.

    Si nous avons à faire un pont entre Elle et l'Autre, Quel qu'Il soit, c'est en nous plongeant en Elle, nous les graines : en lui livrant nos poumons intacts dans le cri primal, autre insupportable brûlure qu'Elle change en flot de délices, en lui abandonnant notre dépouille, en mangeant.

    Les anciens de quelque partie du monde qu'ils soient bénissaient la nourriture car chaque repas est un mariage unique et renouvelé, un hommage à la Vie, à la Beauté, encensée sous des milliers de formes, aimée par la vue, l'odorat, le goût, l'ouie (craquant du biscuit, ruissellement des fluides),  le toucher (velouté de la peau de pêche, croûte du pain, arêtes du sel). Par tous nos sens, elle nous attire, nous berce et nous séduit.

    En échange, nous lui donnons notre reconnaissance, notre admiration, ce regard qu' Elle même ne peut pas porter sur Elle.

    Manger, c'est l'Épouser, sortir les habits de noce. S'emplir d'elle, avec délicatesse ou gloutonnerie, qu'importe, avec le temps, tout s'apprend  : M'en Gé.

    Avant d'être m'en Gé.

    Manger c'est mélanger la matière la plus noble issue des fumiers les plus noirs et les mêler à notre conscience qui n'est pas d'ici, l'informer.

    C'est un acte d'amour. Un brassage infini.


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  • Un nouvel épisode de la guerre froide,

    et pas des moindres:

    un russe montre ce que devient le Coca Cola

    quand on le fait bouillir.

    Nasdrovié! 


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  • avril 2012

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    Vous avez entièrement raison, me dit-il.

    Je sais faire ces petites courbettes de remerciement modeste qui sont appréciées dans le cirque humain. Je fais cette petite courbette de la nuque. Si j'ai raison, c'est que j'apporte de l'eau au moulin de mon interlocuteur, dont les idées et l'horizon s'éclairent soudain.

    J'ai raison, il m'aime. Il met ma carte de visite virtuelle dans son portefeuille. Ce gars là me plaît, pense-t-il.

    J'ai par mes propos mis un peu d'ordre dans l'embrouillamini ambiant, et l'ordre plaît à tout le monde, tant qu'il n'est pas sclérosé.

    Cet ordre là lui plaît en particulier, il s'harmonise à sa tendance du moment. Un autre genre d'ordre aurait pu le contrarier. Il m'aurait alors considéré d'un air furibond, et m'aurait assassiné d'une phrase sèche ou purement et simplement assommé selon son niveau de polissage.

    Politesse ? Des fois j'm'embrouille. 

    J'ai raison, tu as tort. Forcément. S'il m'arrive de douter, et parfois de reconnaître que je n'ai pas raison sur un truc ou un autre, pas plus que quiconque, je ne crois spontanément que j'ai tort. J'ai plutôt tendance à croire que j'ai raison. 

    Croire systématiquement qu'on a tort n'est pas envisageable dans la durée. Vous remarquerez que tort, c'est tordu, et raison, c'est right, de la même famille que droit, rail, raide, rayon, roi, ou riche.

    Le riche a raison. Son truc fonctionne. Il est d'autant plus convaincu de son droit à imposer sa raison. Et de prendre possession du monde. A force d'avoir tort, les autres tordus finissent par le déranger du monde rangé où il rayonne. Il ne comprend pas à quoi servent les pauvres et les inadaptés. Depuis Darwin et un peu plus tard Hitler, Staline et Mao, il a un début d'explication, et des solutions. 

    Dans le monde duel, le bien est à droite et le mal à gauche. Sinistre. Maintenant qu'on cause verlan, depuis Mitterand au minimum, les choses s'inversent. Le bien devient le mal, et vice versa. Il est bien d'être à gauche, et pas d'être à droite. Quoique ça change régulièrement. Ce qui était bien hier n'est plus bien, et lycée de Versailles. Comme au tennis. Comme un éventail. C'est rafraichissant, mais ça ne mène pas loin.

    Quand on sera enfin sorti de la dualité, on cessera d'attribuer à l'un le mal, à l'autre le bien.

    Je refuse d'avoir raison.

    Considérons une montagne. Tout le monde - sauf les culs de jatte, ça va de soi - a un jour ou l'autre gravi une éminence (une montagne, pas un membre du clergé). Quant on se livre à ce genre de sport, parfois on arrive suant et hors d'haleine à un palier d'où soudain nous pète à la gueule un paysage splendide - sauf les aveugles, ça va de soi-, qu'on met du temps à  intégrer.

    Oh, c'est ma maison, là-bas ? Comme elle est petite !

    Et là, c'est machin, là c'est truc ? Comme c'est beau !

    C'est ça, la vérité, la raison. Tu lèves ton cul de ta chaise, tu grimpes la montagne, et soudain se découvrent des choses que tu n'avais jamais remarquées, quand tu avais le nez dessus. Pourquoi un tel veut tel champ, et pas un autre, parce que ci ou ça. C'était pas pour emmerder les voisins, mais parce que c'est la logique du paysage.

    Quand on monte, on devient un peu plus sage. Mais cette frêle raison cède à mesure qu'on monte. Plus on monte, et plus le cercle de l'horizon s'agrandit. Des fermes voisines, on passe aux royaumes limitrophes. On comprend qu'un tel fasse la guerre à l'autre qui lui refuse l'accès à l'eau, ou que l'autre, acculé aux montagnes se défende aussi âprement.

    Oui, mais ce n'est pas tout.

    Un jour que j'étais dans la montagne, pas bien haut, j'ai vu le voisin qui donnait une claque à son fils. Quelle brute, m'indigné-je !

    Redescendu, j'appris que c'était pour lui faire cracher un fruit toxique avalé par mégarde.


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  • Les media, et le cinéma en particulier inondent les foules impressionnables de spectacles monstrueux.

    Nos ancêtres entendaient lors de la messe obligatoire chanter les louanges de Dieu, ce mec lointain en lequel le taux de confiance devait être de l'ordre de celui du dénommé Hollande, tant il paraissait incapable de mettre de l'ordre dans le bordel contingent.

    D'ailleurs, il n'avait même pas pu assurer la sécurité de son fils unique descendu sur Terre, un certain Jésus-Christ, que ces salauds de juifs avaient cloué sur une croix.

    Les propagandistes de l'époque, cependant, ne cessaient d'assurer le peuple que c'était une ruse, et que Jésus, juste affaibli par une dose de kryptonite que l'affreux Judas lui avait collé dans le dos (Jésus étant symbolisé par Ikhtus, le poisson, c'est d'ailleurs l'origine du poisson d'avril), le dit Jésus était en train de rameuter les puissances célestes (rien à voir avec la fiancée de Babar) pour venir faire un peu de ménage dans ce bourbier.

    Depuis deux mille ans qu'ils nous chantent la même chanson, il y a de moins en moins de populo pour y prêter attention; mais ce n'est pas pour leur déplaire, vu qu'il y a très peu d'élus. C'est prévu.

    Ce qui plaisait surtout à nos ancêtres, c'étaient les saints. L'hagiographie, qui célèbre la vie fabuleuse et fabulée de personnages incroyables doués des pouvoirs les plus stupéfiants ressemble énormément à la vogue actuelle des super-héros, et autres X-Men.

    Les vierges y sont froides mais hypersexy, le bien y est sur-armé, pas toujours exempt de la tentation de faire le mal, et le mal est très nettement décrit comme le fait de ne pas vouloir partager.

    Le mal, c'est l'égoïsme. Version XXXL, de préférence, bien noir, bien cruel, bien juteux, bien saignant, avec ses hordes déferlantes et ininterrompues de sbires et autres hollansquenets.

    En face, les super-héros ont beau subir toutes les avanies, ils reviennent, increvables. Le dénommé Saint Laurent, par exemple, mis au gril pour abjurer sa foi, releva la tête et dit au bourreau : "Tourne-moi de l'autre côté, celui-ci est cuit".

    C'est du moins ce qu'en dit Jacques de Voragine, scénariste fécond et imaginatif.

    Des centaines de saints, de saintes, dont certains ont des pouvoirs vraiment indispensables, comme saint Antoine (de Padoue), qui aide à retrouver ce qu'on a perdu (sauf peut-être la virginité), saint Grelichon, qui rend les femmes fécondes quand elles se frottent le bas-ventre sur son sexe de pierre ou de bois, et tant d'autres.

    Peu de différence, donc, entre les deux époques, de ce point de vue.

    Mais la nôtre affectionne les horreurs. Les romans noirs, fantastiques, dont l'origine remonte aux romans gothiques du XVIIIème siècle, les délires pornographiques éclos des écrits du marquis de Sade, les films et maintenant les jeux video exaltent sans cesse la violence, le meurtre sous toutes ses formes, et de préférence les plus cruelles, prenant peut-être ainsi le relai des jeux du Cirque romain.

    Il y a eu une césure entre la Rome pré-chrétienne et notre temps.

    Une époque où les églises servaient de refuge inviolable, où les rois, les nobles et les évêques, malgré leurs turpitudes faisaient trêve certains jours, et bâtissaient des hospices, des hôpitaux, des Maison-Dieu, des léproseries. 

    Par les naïfs récits de la vie des saints, certaines âmes sensibles pouvaient tenter de parvenir à un niveau supérieur d'être, plus doux, plus lumineux, plus apaisé.

    Les gens, les jeunes gens, les enfants d'aujourd'hui n'ont rien d'autre à voir que le spectacle de la barbarie ordinaire, de la cruauté et de l'égoïsme portés au pinacle, exacerbés, magnifiés, parés de toute la gloire du monde.

    Le droit d'asile est si loin qu'on bombarde les hôpitaux, qu'on tire sur les ambulances. La sauvagerie est telle qu'en Lybie récemment, des récits ont rapporté que certains combattants de "dieu" écrivaient sur le sol le nom d'Allah avec les seins coupés des femmes qu'ils venaient de violer.

    Je sors vomir, et je reviens.

    N'oubliez pas que deux des personnes publiques qui ont permis l'accomplissement ces hauts faits sont MM. Sarkozy et Bernard Henri Lévy, et que ces gens se pavanent encore, donnant des leçons d'humanité à qui veut bien encore les entendre. 

    Cette horreur permanente, on peut la vivre mal, très mal, en devenir fou, avoir envie de tuer, ou de mourir.

    On peut aussi espérer que l'accumulation de ces crimes incroyables finira par épuiser ses charmes vénéneux, et que l'humanité enfin dégoûtée de la vilenie dont elle est capable cherchera enfin le chemin de son accomplissement.

     


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  • A  L. L. dont l'incinération du corps a lieu aujourd'hui.

    L'existence est peu de chose, bonnes gens,

    ça se sait depuis longtemps: un souffle, une buée.

    Et ce n'est pas triste.

    C'est.

     


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