• Absurdité

    Une remarque : il me semble que dans le texte ci-dessous, le traducteur use constamment du mot « esprit » pour désigner le mental. Attention aux risques de contresens, donc.

    "Je me suis rendu en Inde en 2008 et j’ai vu ce qui se passait. C'est un pays tellement étonnant que j'ai passé un séjour merveilleux, mais de voir à quel point les gens sont sous le contrôle de la religion m'a un peu dépité. Je suis allé sur le site de la montagne Arunachala, près de la ville de Thirunvannamalai, dans l'État du Tamil Nadou, au sud de l'Inde. C'est la région de Sri Ramana Maharshi qui à partir de l'âge de 13 ans, a réfléchi profondément à la signification du « je ».

    Qui suis-je ? Quelle est la nature de ce « je » dont nous parlons ? Il en a conclu, après une vie passée à méditer profondément, que le « je » est une Conscience infinie, éternelle, invariable et que le monde « physique » est une illusion de ce que nous appelons l'esprit. C'était essentiellement cela. Pour lui, les prétendus « maître » et « élève » sont à voir d'un point de vue différent, ou d'une observation différente, et non comme « celui qui est au sommet » et    « celui qui est en bas ». Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il a dit, ni avec tout ce à quoi il a cru, mais les fondements représentent la vérité simple. Le royaume « physique » est une réalité illusoire dans laquelle les gens se perdent à cause de l'isolement et de la division. Oh, Shiva, qu’ont-ils fait de tout cela ? Depuis sa mort, en 1950, l'endroit où il a vécu a été transformé en lieu saint. J'ai été stupéfait de voir les adeptes se prosterner devant son image, leur front touchant le sol en signe d’hommage et de respect. J'ai eu envie de crier : « Mais arrêtez donc ! » « Vous n'avez pas compris ce qu'il disait ». « Relevez-vous ! ». Je suis arrivé à l'ashram principal et sur le lieu saint dédié à Ramana lors d'un rassemblement nocturne. Ramana n'avait pas vraiment de lien avec la religion hindoue, mais peu importe. La religion l'a adopté, à ce que j'ai pu voir, et à absorbé son message pour l'adapter à son plan. Assis autour du hall, se trouvaient les disciples de Ramana, les gens du coin et des personnes venues du monde entier. Pendant la cérémonie, un homme lisait les passages d'un livre et l'assemblée répétait à l'unisson les passages cités. Cela aurait très bien pu être un office chrétien, islamique, juif ou une cérémonie hindoue. Étais-je le seul à capter l'ironie d'un tel rituel religieux, célébrant un homme qui avait dit que ce monde était une invention de l'esprit et que nous ne faisions qu'un ? Je pense que oui.

    J'ai observé les blancs occidentaux en costume traditionnel indien, les cheveux rasés et qui suivaient le programme religieux professé à travers le monde. Ils portaient l'uniforme et avaient copié la coupe du « saint homme » qu’ils regrettaient de ne pas avoir été. J'ai brièvement rencontré un charmant type venu d'Écosse et dont l'accent surréaliste contrastait avec sa tunique hindoue et ses cheveux rasés. Il marchait comme tous ceux qui ont rencontré leur guide, lentement et en déroulant bien ses pas, comme s'il marchait sur une corde invisible. Ce n'est pas de l’« illumination » religieuse, c'est un programme informatique. Je ne tape pas sur ces gens-là, ni ne cherche à les ridiculiser. Ils devraient pouvoir porter ce qu'ils aiment, avoir leur propre style. Si tout le monde s'habillait comme moi, quel ennui ! Tel est mon avis : la façon dont on s'habille ou se coiffe n'a aucune importance. L'illumination n'est pas une mode, c'est un état d'être. Ceux qui ont besoin de l’apparence passent à côté de quelque chose de très profond. Ils se concentrent sur l’   « extérieur » et non sur ce qu'il y a à l’« intérieur». Ils pensent avoir accès à la conscience infinie alors que tout se passe dans leur esprit, qui est limité par des images et des « choses ». C'est l'esprit qui est obsédé par l'apparence, la personne extérieure, la Conscience infinie n'y accorde aucune intention. L'esprit pense, et l’ apparence n'est qu'une expression de la pensée. L'infini est, tout simplement, et il peut reconnaître une connerie quand il en voit une. Partout où je suis allé dans les les alentours d'Arunachala, j'avais l'impression que les gens enlevaient leurs chaussures en permanence « en signe de respect », mais en respect de quoi ? C'est plus une posture qu'autre chose. Le respect vient du coeur, pas des chaussures. On m'a demandé une fois d'enlever mes chaussures pour traverser un parking poussiéreux et une voie de passage ouverte pour prendre un chemin de montagne. Je ne suis entré dans aucun bâtiment. Apparemment le parking poussiéreux et la voie de passage étaient sacrés. Quel conditionnement débile ! Mais peut-être n'y a-t-il que moi pour penser ainsi.

    Les gens étaient assis dans la position du lotus, et moi, dans le lieu saint, j’étais assis sur une chaise pliante à cause de mon arthrite. Quelques personnes m'ont regardé bizarrement, mais je ne m'en souciais pas. Pas besoin de suivre un règlement pourri du style « vous devez être assis dans la position du lotus pour aligner votre énergie sur celle de Dieu ». Est-ce que cela signifie que je ne peux pas m’« aligner » parce que j’ai de l'arthrite et que je ne peux pas m'asseoir par terre ? Mince alors, pour m'asseoir les jambes croisées, il faudrait que je sois sous anesthésie. Les affaires de mécanique du corps, le         « comment vous le faites » ne sont qu'un mirage qui opère dans le royaume de l'esprit, d'où émane toute la structure. L'esprit est le « monde » de l'illusion. « Aligner notre corps ?»… Il n'y a pas de corps, en tout cas pas tel que nous le percevons. Comment voulez-vous aligner votre vision de l'esprit à celle de Dieu, puisque votre esprit est déjà « Dieu », le Tout Infini ? C’est comprendre que nous sommes l'Infini qui va nous aligner efficacement et sciemment à la conscience de l'Infini et non de nous asseoir dans la position du lotus. Notre point d'observation détermine notre sens des réalités, c'est tout, et notre sens des réalités devient notre réalité vécue.

    Je suppose que mes impressions générales sur la « spiritualité » officielle de l'Inde se résument au moment où j'étais assis à l'extérieur de l'ashram de Ramana et attendant qu’il ouvre. Près de moi se trouvait un américain blanc, un « gourou» au crâne rasé, assis en tailleur et vêtu d'une tunique orange. Il parlait à deux américaines d'âge moyen, du chemin de l’illumination. La première gobait chaque syllabe avec une crainte non dissimulée, alors que l'autre notait studieusement chaque expression qu'elle pensait pertinente dans un petit carnet. Ce qu'il leur disait semblait terriblement compliqué et quand il a ajouté que nous n'étions pas digne d'être « Dieu » j'ai plié ma chaise et me suis éloigné pour retrouver mon souffle. Au moins, la dame au carnet avait posé une question évidente : « si vous dites que nous sommes « Dieu », comment pouvons-nous ne pas être digne de lui ? » Le temps qu'il fasse sa réponse prolixe, j'étais fort heureusement hors de portée de voix, bien que j'ai noté qu'il avait parlé une ou deux fois de « Jésus ». Cet homme, c'était le christianisme, le judaïsme et l'islam portant un déguisement orange. Comme d'habitude, la simple vérité se noyait dans une complexité superflue et une hiérarchie fabriquée. Dieu est « en haut » et nous sommes « en bas ». C'est exactement la façon dont les dieux serpents veulent que nous percevions cette relation. Aussi, il existera toujours d'authentiques « gourous » ou des « saints hommes » ou « saintes femmes », cachés par ce raz-de-marée de connerie, de prétention et d'égoïsme, qui se fait passer pour de la « spiritualité » et de l’« illumination », mais ils ne sont pas la majorité. Les gens les plus égoïstes, les plus roublards, les plus douteux que j'ai connus, sont ceux qui emploient ce genre de termes : « amour et lumière », « j'aime tout le monde », « je prends tout le monde dans mes bras ». (…) J'ai eu beaucoup d'expériences douloureuses et coûteuses avec ce genre de personnalités narcissiques, se faisant passer pour la quintessence de l’ « amour » et de la « bonté ». Ils n'ont aucune intégrité ; ils condamneront le « système » avec leurs mots, mais s'en serviront quand cela siéra à leur avidité et à leur esprit vindicatif. Le New Age est une autre religion reptilienne servant à prendre au piège ceux qui rejettent les autres religions. Ironie du sort, les médias m'ont taxé de « gourou New Age ». Pathétique !"

     

    Extrait de « Race humaine, lève-toi ! », David Icke, p. 308/310.





  • Commentaires

    1
    Ned
    Lundi 21 Avril 2014 à 10:42

    Tout au long de ce texte j'ai "cru " que c'était vieux jade qui écrivait son expérience . puis j'ai noté au passage ce bref extrait :

    Notre point d'observation détermine notre sens des réalités, c'est tout, et notre sens des réalités devient notre réalité vécue.

    Puis je suis arrivé à la fin et découvert la signature de David ICKE ( que j'aime bien !) en fin de compte vous avez la même façon d'approcher "la vie " ! ! ! et de l'écrire .

    ***

    Je repense à nos séances de catéchisme dans mon enfance ça valait pas beaucoup mieux !

    2
    Lundi 21 Avril 2014 à 12:27

    Bonne lecture, bonne pioche. Cette phrase est essentielle.

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    3
    danielleg
    Mardi 22 Avril 2014 à 07:31

    Alors çà ! 

    C'est vraiment comique, moi aussi j' ai cru que c'était Jade qui écrivait :)

    ' Le respect vient du Coeur, pas des chaussures '

    Me suis dit, ' çà c'Est du Jade ' :)))

    La meilleure preuve que la position du corps n'est pas importante, les personnes handicapées, ou qui souffrent n'aurait donc pas le droit de méditer ou d'entrer en relation avec le Divin ?

    Pipo ! :)))

    BISOUS à vous tous :)

    4
    elba
    Jeudi 24 Avril 2014 à 13:44

    Je lis ce texte juste après avoir lu "êtes-vous une personne ?" ...

    David Icke EST une personne. J'ai beaucoup apprécié ce passage de son livre. Cela nous montre qu'il y a une différence entre "conventionnel" et "respect".

    Nous ne nous rendons pas toujours compte que nous singeons parfois les autres. Soyons attentifs.

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