• Celui qui Est en Nous

    Et l’Être sans limite, de sa propre volonté, descendit sur l’être limité qu’il avait inventé, sorti du néant, et l’embrassa intimement jusqu’à se fondre en lui en un profond baiser d’amour.

    Et l’être juste sorti de la matière, sa Mère, se cabra sous cette ardente et puissante fournaise. Certains cassèrent, éclatèrent, ployèrent et fondirent sous le poids de cette incandescence.

    D’autres fuirent, détalèrent, se cachèrent dans l’ombre humide et accueillante, parfait refuge, y établirent des colonies où ils connurent mais se turent la honte de l’imperfection, et dressèrent des plans pour y demeurer, dans la haine, la rancune et l'orgueil, jusqu’à aujourd’hui.

    Mais peu à peu, le venin de l’Amour et le poison de la Beauté gagnent du terrain, pas à pas.

    Plutôt qu’une guerre, comme nous savons si bien faire, qu’une invasion, comme nous les préméditons savamment, c’est une danse, un apprivoisement, un lent mûrissement.

    L’Esprit qui voit et aime sans limites nous apprend à voir et à aimer ce que nous sommes, ce qu’il a fait de nous, sans honte.

    Nous sommes la matérialisation d'un Amour sans limites. Et la matérialité nous semble être une souillure.

    Il nous est difficile d'accepter l'incarnation, mais par défi, beaucoup s'y vautrent, pensant ainsi pouvoir souiller l'Amour qui nous a donné l'existence. 

    La honte est l’Ennemi. Honte de ce que je suis, de ma forme, de mes tourments, honte de mes limites, bien sûr, face à l’Amour illimité.

    Comment épouser et contenir une telle Beauté, un tel Amour, alors que je sens que je pue, que je suis pauvre et sale, et fatigué de toutes les batailles, de tous les échecs, fatigué du pouvoir, ce misérable pouvoir, que ma parole n’est jamais claire et désarmée, que mon regard blesse et discrimine, comment être digne de cette insoutenable pureté ?

    Pourtant, ce qui est demandé, ce n’est pas d’être pur et sans tache, c’est seulement – et c’est immense – d’avoir confiance, et d’accepter ce que nous sommes. D’aimer l’instrument et l’œuvre que nous sommes.

    De ne plus nous voir avec la honte de l’être limité, mais avec les yeux de l’Être sans limite qui nous a pensés, aimés, et créés.

    Et qui avec une infinie patience, attend et nous propose d’accepter qu’enfin, en nous Il puisse rencontrer l’Ami qu’Il espère, Celui qu'Il est en Nous.

     


  • Commentaires

    1
    marcla
    Lundi 19 Mai 2014 à 21:21

    Vieux Jade ,dans mes ballades sur la toile ,je trouve parfois tes écrits qui sont de plus en plus beaux ;et je te reconnais tout de suite et je dis ;ah ça , c'est Vieux Jade et c'est bien toi ; merci pour ces moments d'envol et d'eveil ...

    2
    Marilou
    Mardi 20 Mai 2014 à 08:37

    J'essayais de relever un paragraphe des plus vibrants ...


    Mais pour moi, en fait, c'est l'ensemble qui est vibrant, et je ne peux pas en détacher qu'un du texte, pour garder l'Unicité et l'Equilibre ! c'est çà...


    Merci !


    Amicalement

    3
    Mardi 20 Mai 2014 à 11:08

    Merci. Si c'est beau, tant mieux.

    "La Beauté sauvera le monde", dit Dostoïevski dans l'Idiot.

    4
    danielleg
    Mercredi 21 Mai 2014 à 07:15

    S'accepter avec nos manques, faiblesses et imperfections, totalement !

    L'Enfant- Moi (égo) qui nous rend pas toujours la Vie facile Est une partie de Dieu aussi!

     

    Acceuillons son innocence, et éducquons son ignorance :)

    Bises à tous :)

     

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    5
    Yann Mada
    Mercredi 21 Mai 2014 à 08:08

    Bonjour Vieux Jade.

    Je suis tes posts via le blog Échelle de Jacob. Ils sont magnifiques.

    Merci pour profusion de bonté et de beauté intérieure.

    Amitiés

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