• Envoyés

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    A l'école, on apprenait que les messagers de Charlemagne, je crois, étaient nommés missi dominici, les envoyés du maître.

    On parlait beaucoup des anges, aussi, du grec aggelos, de la racine gar, crier, parler. D'une manière humoristique, entrer sans crier gare est un oxymore.

    L'ange était envoyé du ciel pour établir une communication, avertir, mettre en garde.

    Les hébreux les nommaient mélek.

    L'ange est un être spirituel, une présence presqu'indiscernable dans le quotidien, mais dont le poids peut être écrasant, comme le savent les lecteurs des dialogues avec l'Ange.

    Le new age s'est emparé du sujet pour vendre de l'encre et du papier, et les badauds enthousiastes ont conclu toutes sortes de traités avec des entités comme si tout ce qui grouille derrière les murs du visible était bon, généreux et plein d'amour.

    Une larve peinte en blanc reste cependant une larve.

    Et une larve humaine qui n'a pas le courage de bouger son cul et compte sur les anges pour se sortir de son bourbier reste une larve au cul de plomb.

    C'est tout le problème du magicien noir qui enrôle des entités crapuleuses pour faire du sale boulot à son profit de lézard : sa puissance ne l'élève en rien, elle l'abaisse.

    Il existe une autre sorte d'envoyés, dont personne ne parle : nous, les hommes.

    Envoyés nous sommes, d'un autre monde, en celui-ci. Si les anges prennent la peine - car c'en est une - de descendre jusqu'à notre compréhension (l'intellect supérieur) dans le rêve, la vision, l'audition, l'imagination, l'élan du coeur, c'est parce que nous sommes cousins.

    Eux servent de relais entre le haut d'où nous sommes venus, et ici, ici-bas, comme disaient les anciens.

    N'oublions pas que nous aussi sommes des envoyés, des messagers, des voix. Selon notre nature profonde, selon le souvenir qui nous reste au coeur, nous pouvons parler et dire des mots de paix, devenir, être et demeurer bienveillants, refuser d'entrer dans les spirales descendantes, les relations dégradantes, les combines de pouvoir, aider, rendre grâces.

    Il n'y a aucune fatalité. Jamais aucune fatalité. Juste le poids du cul collé à la chaise, de celui qui dit : à quoi bon, j'en ai rien à foutre, j'y peux rien, je n'y arriverai jamais. Et de toutes façons, c'est trop tard.

    Ce qui peut arriver de mieux, dans ce cas là, c'est qu'un ange tire un coup de latte dans les pieds de la chaise.

    Quand l'homme fait ce pour quoi il est venu : prendre, apprendre, dans un sens, et donner, en échange, de la lumière, de la beauté, du courage, de l'espoir, car en toutes choses il y a échange, quand ce cercle est initié, il est plus facile d'entrer en contact avec l'ange, et dans des conditions moins dramatiques.

    Alors se crée, ou plutôt, devient apparente la chaîne qui relie l'esprit à la matière, le non-temps au temps, l'échelle de Jacob.

     

    Publié le 5 février 2012.

     

    Vous voyez, en ce moment, je me repose. Je ressors des vieilleries, je leur fais prendre l'air. Et je travaille pour gagner du pognon avec des gens qui n'ont que des choses sérieuses en tête, et dès que je peux je lis et je joue de ma belle, si belle guitare pour ma belle, ma si belle femme, et pour les anges qui passent par là et qui aiment bien ça. Et les oiseaux, ces malpolis commencent à gueuler leur aubade bien avant que j'ai vraiment envie de me mettre debout, mais ce sont de très bons artistes, alors je leur pardonne, et dehors, ça sent bon la terre humide et le pollen. Partout ailleurs, semble-t-il, c'est guerre et soumission, intimidation, profils bas, coups bas, trahisons, dans un grand cirque où parfois, sous le clown, on discerne un homme, ou une femme égarés.

    Mais ici, décidément, c'est le printemps.


  • Commentaires

    1
    Elena
    Vendredi 4 Avril 2014 à 10:01

    :)

     

    2
    Matthieu
    Vendredi 4 Avril 2014 à 10:43

    Re-salut VJ,

    Merci pour on texte dont je ne me rappelais plus: il arrive à point nommé pour moi. On peut vraiment parler de synchronicité dans ce cas, car j'avoue être dans une période de "faiblesse" morale et / ou de caractère relative ... Et l'environnement humain, ici, dans le midi (mais est-ce différent ailleurs ?) est loin de soutenir ou d'aider ceux qui essaient de s'extraire de la gangue des mauvaises habitudes, des préjugés, des vices intérieures et des tentations diverses offertes par ce monde malsain.

    Bon Dieu, que les gens peuvent être égoïstes, veules, inconséquents, lâches, méchants ! A ce propos, les trajets routiers en ville sont en ce moment pour moi une constante occasion d'être abasourdi de la bêtise des gens... Et ma propre idiotie parfois : je suis parfois le premier à faire les conneries que je dénonce en gueulant dans mon habitacle climatisé...

    Mais comme tu le dis: tout dépend de nous, notre devenir (moral et spirituel) en premier lieu. Il n'est jamais trop tard: il faut donc se battre avant tout contre soi-même, pour soi-même, jusqu'au bout. Mais des fois... C'est dur.

    C'est ce qui doit faire la beauté du geste ! wink2

     

    Qu'Il te garde.

    A bientôt.

    3
    Ned
    Vendredi 4 Avril 2014 à 11:25

    A Matthieu ...

    Pourquoi se battre ?

    Se donner de l'AMOUR ne serait-il pas plus "constructif" ? et tellement plus près du Ciel pour monter vers lui !

    L'Ange dis je suis là en te tendant la main pleine d'Amour

    l'autre (le méchant) t'appelle par en dessous en disant attends moi j'arrive ...! Plein de vide...pour descendre.

    Courage éloignons nous simplement vers le haut, notre bulle attirera bien le regard de quelque "mécréant" !

    Amitiés .

     

     

    4
    Vendredi 4 Avril 2014 à 12:19

    Synchronicité, bien sûr... je me laisse guider dans le choix de textes, et tiens, celui-là va bien, hier ç'aurait été un autre, mais c'est celui qu'il fallait, à ce moment précis, pour répondre à un besoin, le tien, un autre, le cerveau immense dont nous sommes les neurones ne dort jamais et sait exactement ce qui convient.

    A moins qu'il dorme, et qu'il rêve ? Comment savoir ?

    Peu importe. Rêve, rêve de rêve, dans quelles couches existons nous ?

    5
    Joss/Personne
    Vendredi 4 Avril 2014 à 14:44

    Voici des envoyées reçues ce jour, lorsque Dieu se rêve foutraque et plein d'humour : https://www.youtube.com/watch?v=BKezUd_xw20

    6
    Matthieu
    Vendredi 4 Avril 2014 à 14:47

    Eh oui VJ: cela me rappelle le film "Inception", dont tu avais parlé dans un billet...

    Mais si "le cerveau immense dont nous sommes les neurones" est en plein rêve, j'avoue que celui-ci ne me plait plus beaucoup: il ressemble de plus en plus à un cauchemar poisseux et surtout sans fin.

    Mais ne dit-on pas que "le dormeur doit se réveiller" (citation du film "Dune" pour les cinéphiles wink2) ?

    A Ned:

    Ahhh... L'Amour ! Mais tout le monde est-il capable d'Amour ? Et envers soi-même, de plus ?? tongue

    Je suis d'accord avec toi: l'amour peut et doit, en théorie, guérir nos maux et nous élever tous. Mais j'avoue que dans la pratique, je suis encore loin du stade ou je pourrais objectivement m'accepter et m'aimer pleinement. Cela me parait idiot à dire comme cela, mais c'est pourtant vrai: je ne m'aime pas complètement comme Je suis. J'ai encore du boulot frown.

    Exemple: en ville, lorsque j'engueule quelqu'un qui me fait une queue de poisson en règle, qui déboite à l'improviste à 100Km/H sans clignotants, ou qui ne respecte pas les distances de sécurité devant ou derrière moi au point de ne pas voir son immatriculation (à noter que dans la région toulousaine, ce genre de comportement est considéré comme usuel et normal: tout geste déplacé ou toute vocalise ayant vocation à dénoncer ce type de comportement étant au mieux totalement ignoré, ou vue comme franchement déplacé), bref quand je gueule, je m'aperçois souvent depuis un certain temps que:

    1) j'ai fais la même connerie quelque temps auparavant...

    2) oui, mais à la réflexion (menée par mon Ego principalement), moi c'est pas pareil: j’étais obligé, je devais absolument prendre cette sortie, j'étais pressé par le mec derrière moi, j'ai pas faits attention... Bref, c'est pas de ma faute, ou j'l ai pas faits exprès, quoi !

    3) Bon, en y réfléchissant une seconde fois, si ça se trouve, le gars qui m'a fait une crasse, il était pt'êt dans les mêmes conditions que moi, et il ne l'a pas fait pour me nuire sciemment...

    4) Enfin, réflexion ultime qui m'assaille généralement à ce moment-là: "et, au fait, mon petit gars, t'es qui pour juger ?" Est-ce que je détient la Vérité sur qui est un gland au volant, et qui est victime des circonstances ?

    Au final, je me dits que ce n'est pas si grave et je pardonne.

    Conclusion 1: j'aime les autres comme moi-même. Les pauvres... sarcastic

    Conclusion 2: je mets en pratique le fameux "remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs". Mais bon sang, n'y aurait-il pas encore comme un relent d'orgueil et de fatuité sous cette belle démarche altruiste, mon petit Matthieu, mmhh ???...

    Conclusion 3: je m'arrête là, je pense vous avoir perdu depuis un bon moment déjà !happy

    Bon WE à tous.

    7
    Vendredi 4 Avril 2014 à 17:04

    @ Matthieu : la démarche est parfaite, c'est bien ainsi qu'on finit par savoir comment fonctionne la machine.

    S'aimer, c'est peut-être plus difficile. Aimer qui ? C'est qui, qu'on doit aimer ? Le geignard, l'énervé, la brute, le gentil ?

    Mais, indéniablement, on apprend à aimer ce bordel vivant. Pour moi, c'est passé par le grand nettoyage qu'ont permis les "transes" "chamaniques", mots usés jusqu'à la corde, car la transe vient par cent moyens divers. Transe, comme traverser, veut dire aller au-delà de la main-mise et des œillères du mental.

    Dans l'endroit où on se voit nu, tous les masques "gentil" "méchant" "égoïste" sautent. Et ce qu'on découvre, on ne peut que l'aimer. Aimer, c'est d'abord pleurer, pour laver les scories.

    Dans le processus, vomir et pleurer sont des constantes. C'est pourquoi les gens prudents et sensés ne s'y aventurent pas et condamnent sévèrement toute quête de ce genre.

    Etudier la machine et ses automatismes, c'est utile, parce que ça permet de voir : 1) que nous ne sommes pas la machine 2) que les autres aussi sont des machines 3) ce qui induit qu'on peut les tuer pour se protéger, mais pas les haïr.

    Voir, même indistinctement et aimer ce qui est prisonnier dessous, c'est une autre démarche qui elle, passe (à mon avis) nécessairement par une forme de transe (la prière assidue pouvant induire ce genre d'état autant que la respiration holotropique, les voyages au tambour, les objets chargés, les privations, la souffrance physique, la danse ou les substances).

    C'est en fait la voie mystique, qui devrait déboucher finalement sur l'Amour total.

    Commençons par nous-même (charité bien ordonnée), et le reste suivra, puisque nous sommes tous uniques, mais tous filles et fils d'Un seul.

     

    8
    danielleg
    Samedi 5 Avril 2014 à 09:12

    Matthieu, 

    conclusion 1, j'Aime les autres comme moi-m'Aime, les pauvres :)))

    C'est rigolo, mais c'est très juste !

    Comme dit Ned, se donner de l'Amour est constructif :)

    Donc, je conclusionne :) qu'il nous faut commencer, par s'aimer d'abord soi-m'Aime?

     

    Et petit à petit, l'oiseau fait son nid !

    Et la bien-veillance s'installe d'elle m'Aime!

    Bon Samedi à tous :)

    9
    Elena
    Samedi 5 Avril 2014 à 23:21

    Jadooore tous ces m'Aime(s),

    Bon samedi à vousaussi he

    :D

     

     

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    10
    danielleg
    Dimanche 6 Avril 2014 à 09:35

                                                   : - D)))

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