• L'atelier

    Nous étions dans l'atelier du peintre, carrelé dans le goût des années soixante.

    Sa femme, sa complice, sortait les tableaux un par un d'un tas informe mais secrètement ordonné, alternant des petites toiles de 30 par 20 et les peintures monumentales.

    Nous allions d'étonnement en étonnement, bien que je connusse déjà une grande partie des œuvres par le biais de son blog.

    Mais l'écran s'interpose entre la fonte retenue des couleurs sur le fond tissé et l'image décomposée puis reconstituée qu'en propose le sorcier moderne, Onc'Pixel.

    Quel rapport entre l' étreinte amoureuse et les glaciales revues hot ?

    Ce peintre là ne peint pas seulement. Il vous élève à sa hauteur.

    Hauteur, profondeur, qui sait ?

    Quand on parle d'impression - quelle impression vous a-t-il fait ? - on dit ce qui arrive là. Le sceau des toiles s'imprime directement en vous, sans que vous soyez tout à fait informé de la profondeur à laquelle vous avez été irradié.

    La veille, nous étions à Beaune, et, prévenant, je montrais les vitrines des galeries à Mme VJ : regarde bien ce qui est ici mis en devanture, tu pourras apprécier l'écart.

    Ibara est un être irrémédiablement lié à son œuvre, dont chaque toile, chaque dessin, même satirique est un vide béant qui vous aspire, comme le vide des montagnes russes et vous emplit comme un appel venu depuis une Terre nouvelle, ou peut-être très ancienne.

    Car une technique sans faille a lissé l'intérieur des canaux par lesquels parviennent ces inspirations profondes. 

    Ce qui m'émerveille surtout, c'est que chaque personne présente, le peintre compris, voyait en chaque œuvre dévoilée des silhouettes particulières, différentes, probablement des rappels personnels secrets, enfouis, soudain rappelés au jour.

    Une variante du test de Rorschach : dis-moi ce que tu vois, peut-être toi et moi pourrons deviner/devenir qui nous sommes...

    C'est à cet instant précisément que j'ai expérimenté ce fait que je ne savais jusqu'alors qu'intellectuellement : nous créons véritablement notre univers, puisqu'aucun d'entre nous n'a la même façon de voir une même chose.

    Le propre de la Beauté est de transcender les opinions particulières, pour infliger à l'âme une blessure qui demeurera suppurante.

    De cela, l'œuvre d'Ibara est capable.

    Coupable ?

     

     

    L'atelier

     

     "La tour de Babel" acrylique sur toile

    (format: 1m30/1m60)

     


  • Commentaires

    1
    Elena
    Mercredi 16 Avril 2014 à 19:54

    Je ne connais rien à la peinture et vais probablement dire bêtises mais tant pis, je découvre et m'émerveille de la lumière qui semble transcender toutes les représentations même les plus sombres :)))

     

    2
    Mercredi 16 Avril 2014 à 21:37

    Oui, la lumière sourd de toute chose.

    3
    LLéa
    Jeudi 17 Avril 2014 à 00:23

    Ello,

    :)

    Merci Jade.

    Merci Elena.

    Merci Ibara. Bô. Très. 

    Grosses bises,

    4
    LLéa
    Jeudi 17 Avril 2014 à 00:40

    :)

     

    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1728

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    5
    Elena
    Jeudi 17 Avril 2014 à 00:52

    Coucou la ptite voix ;)

    Comment qui s'appelle ce peintre Lléa ?

    Ibarabô :)))

    Tiens, je viens de voir apparaître des yeux un peu étranges à gauche encastrés dans les murs et cette forme blanche en bas du tableau me fait penser à une bouteille, à l'intérieur cette plume représente peut-être l'âme, la vie ...une cité en ruine un peu comme une matrice désossée, un squelette de femme au bassin ouvert et la forme blanche un l'utérus symbole de vie dans le monde des morts... mais je m'égare sans doute...

    Merci VJ, les sourds n'entendent pas la lumière, c'est pourquoi ils écrivent "son et lumière" .

     

     

    6
    LLéa
    Jeudi 17 Avril 2014 à 01:02
    7
    LLéa
    Jeudi 17 Avril 2014 à 01:05

    Elena,

    Au centre de la toile, vers le bas .... un humain, debout, digne, intègre, dans la lumière.

    Oeil de lynxette, ,) ,)

    Belle nuit a toustes,

     

    8
    LLéa
    Jeudi 17 Avril 2014 à 01:10
    9
    Elena
    Jeudi 17 Avril 2014 à 01:20

    Merci LLéa  pour cette interprétation plus fine du rôle de la bouteille dans ce paysage et aussi pour les jolies notes qui rebondissent,

    douce nuit ^^

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