• L'inacceptable

    Violence et peur

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    Violence

    Voici quelques années, lors d’une séance de respiration holotropique dirigée par Bernadette Blin et Francis Lery, l’audition de chants de guerres africains m’a fait puissamment ressentir l’essence de la violence.

     

    Comme les anciens guerriers dont mon sang et mes viscères charrient les mémoires, j’ai dans un premier mouvement voulu me dresser pour résister, faire front, me battre, car telle est notre fatalité : vaincre ou mourir.


    Puis soudain, je me suis senti submergé par une vague d’impuissance : à quoi bon ? Comment endiguer le flot de la mer ? A quoi bon perpétuer sans le moindre repos cette guerre éternelle et sans fin, pourquoi justement ne pas changer enfin le cours immuable de ce fleuve circulaire, et déchirer cette programmation ?

     

    Bien sûr, ici j’intellectualise et je détaille un processus qui fut en fait comme un choc émotionnel, une compréhension instantanée.

     

    J’ai alors accepté, devant la déferlante de détermination qui résumait toute la haine des hommes depuis l’origine du monde, et qui jamais ne sera vaincue par la haine ni par la violence, roulée par les tambours et poussée par les poitrines des guerriers, j’ai accepté d’être vaincu.

     

    Je me suis agenouillé, et j’ai tendu le cou afin qu’il soit coupé. Exit.


    J'ai accepté l'inacceptable.
     

    Depuis, j’ai cessé d’ériger entre le monde et moi les épaisses murailles dont s’enveloppent les êtres.

     

    Et nul ne songe à en profiter. Peut-être demeure-t-il encore quelques ruines de murs. Quelques canons rouillés?

     


    Peur

    Lorsqu’on parle de vaincre la peur, c’est toujours de manière unilatérale : ne succombez pas à vos peurs.

     

    Je voudrais dévoiler une autre tentation que nous devrions également dépasser, après bien sûr l’avoir repérée en nous : celle d’inspirer la crainte, qui vient elle aussi du monde des reptiles dont nous avons le cerveau.

     

    Pour impressionner, rester à distance.

     

    C’est le second visage de la peur, le revers de la pièce.

     

    Et comment renoncer à subir la peur de l’autre, si sans le savoir nous jouissons secrètement de la peur que les autres ressentent à notre contact ?

     

    Seul l’être qui a renoncé à imposer, dominer, maîtriser, choisir, contrôler, seul celui-là pourra un jour espérer vaincre sa propre peur.

    Et tout dans ce monde ne nous pousse qu'à ça : nous défendre, décider, alors qu'en réalité, tout est prédéterminé.

    Le seul libre-arbitre, et il y en a vraiment un, c'est d'accepter l'inacceptable.

     

     

    Publié le 10 mars 2010


  • Commentaires

    1
    danielleg
    Samedi 24 Mai 2014 à 18:46

    Waouwww....:)

    2
    Anne
    Samedi 24 Mai 2014 à 20:21

    Merci VJ.

    3
    sri sri
    Samedi 24 Mai 2014 à 21:24

    stupide 

     

    4
    Ned
    Dimanche 25 Mai 2014 à 18:11

    Espérer vaincre, même sa peur, implique donc une GUERRE !

    Le libre arbitre n'est-il pas un acte d'AMOUR ?

    Heureusement nous n'avons pas que un cerveau reptilien !

    Mais peut-tu jouir de l'Amour que les autres ressentent à ton contact ?

    5
    Dimanche 25 Mai 2014 à 18:27

    Vaincre, oui, c'est un mot peu approprié...

    Reconnaître, admettre, désamorcer, retourner, intégrer, tel est le processus pour transformer le dragon en énergie positive.

    Merci de ta vigilance.

     

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