• Sacrifice

    Sacrifier, selon l'étymologie, c'est rendre sacré, c'est-à-dire : séparé, coupé, hors d'atteinte.

    Pour avoir connu quelqu'un qui se plaignait volontiers de s'être sacrifié pour ses enfants qui, évidemment ne lui rendaient pas assez la monnaie de la pièce qu'il disait avoir investi, je suis assez sensible à ce que recouvre ce mot.

    Sacrifier, c'est renoncer volontairement à une chose tangible, dans l'espoir, l'attente d'une chose intangible.

    C'est quand même toujours plus ou moins intéressé. Un père ou une mère qui économise pour offrir à ses enfants des études onéreuses, c'est bien. Pour les enfants, mais pour les donateurs aussi, d'une façon ou d'une autre, pour toutes sortes de retombées.

    Les fidèles de toutes les divinités sacrifient à tour de bras. 

    Il est toujours plus facile de sacrifier les autres.  Boucs, chevreaux, bœufs, colombes, enfants. Parfois la divinité exige beaucoup : le premier-né.

    Toute la tradition chrétienne, jusqu'à René Girard, a bien vu que la passion du Christ est un renversement total des petitesses cachées derrière la plupart des sacrifices.

    Ce qui est montré, et demandé aux hommes, c'est de renoncer à se cacher, à utiliser les autres à leur profit ou comme bouclier (bouc lié), et à s'exposer en pleine lumière.

    Avant sa passion, le Christ avait nettement dit cela, dans le seul épisode violent que les textes lui imputent :

    Jean 2/14: Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
    15  Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,
    16  et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » 

    Ce n'est pas le commerce, qui est en cause; le commerce est un échange nécessaire à tous les hommes.

    Ce qui est intolérable, c'est de croire que l'achat puis l'étouffement ou l'égorgement de bestioles innocentes va laver les fautes, les erreurs, les saletés.

    Croire qu'il est possible de se refaire une virginité à bon compte, de "donner le change" sans passer soi-même sous la douche.

    Mais croire que s'infliger à soi-même toutes sortes de tortures permettra d'obtenir la bienveillance de Dieu en retour relève également d'un calcul sordide.

    Ce qui se paie est sans valeur, et tromperie.

    Si vraiment Dieu est Amour, l'Or qui s'acquiert par calcul est mensonge, boue et cendres.

     

    Car l'Amour est donné gratuitement.


  • Commentaires

    1
    LLéa
    Mardi 25 Mars 2014 à 22:44

    Coucou,

    Merci Jadou.

    Le Monde et toute la Création ont été confiés a l'homme. Celui ci a le choix de le détruire ou de le faire prospérer pour le bien de tous.

    Sans Amour .... :(

    Avec amourmitié, 

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