• Tambours battus

    Il y a quelque jours, j'ai descendu de la chambre vide de ma fille Marie un tambour africain qui s'y trouvait, oublié.

    Depuis, je l'avoue, il m'arrive de le rouer de coups.

    Faut vous dire que dans ma jeunesse, j'étais un peu l'homme orchestre : guitareux, chanteux, harmonicaliste, fluteux à l'occasion, pianiste même, quoique médiocre faute d'études suffisantes, et surtout surtout, instinctivement : percussionneux.

    J'adorais taper sur tout ce qui résonne. L'homme raisonnant facilement mais résonnant aussi, il m'arrivait de me taper dessus.

    Taper sur les autres provoquant des sonorités incontrôlables et variables selon les zindividus, j'y ai rapidement renoncé, et j'ai généralement fui la compagnie de ceux qui auraient souhaité me prendre comme instrument. 

    L'auto-percussion est spectaculaire, à poil, ou même vêtu, en fonction de ce qu'on a dans les poches, en particulier la menue monnaie.

    Les diverses sonorités obtenues par la percussion, paume ouverte ou fermée, des diverses parties du corps, des joues aux mollets font en tout cas bien rire ma petite-fille.

    Avant que je ne descende ce tambour africain à portée de mes envahissantes paluches, mon instrument de prédilection, lors des fêtes bien arrosées, c'était un buffet Louis Philippe à deux tiroirs chargés de couverts qui a un son absolument indescriptible, réglable en fonction du tirage des tiroirs,  et une vaste surface de frappe.

    L'extase, bref, mais quasi intransportable.

    Le tambour africain, lui, a une poignée, et tient entre mes cuisses.

    Après une semaine passée à le rouer de coups, sur toutes sortes de musiques venues du lecteur de CD, ce matin que je lui administrai une nouvelle volée, Mme VJ passant par là, déclara :

    "J'adooore quand tu joues du tambour".

    Texte évidemment propre à susciter une nouvelle érection de l'ego, si ce n'est plus. 

    Mais surgit alors une toute petite voix :

    "Et l'association Tambours battus, t'en as entendu causer ?"

    Un peu abasourdi, je dis :

    "Quoi ?

    - Ouais, les Tambours battus. Imagine qu'on en a un peu marre, nous, les peaux, les jeunes peaux, les vieilles peaux, de se faire frapper la couenne juste pour vous exciter, les zumains.

    - Ok, j'admets que si vous n'y trouvez pas de plaisir, ça doit être un peu raide."

    Puis réfléchissant un peu, j'ajoutai :

    " Comment vas-tu faire pour ta faire entendre ? Je te vois mal pianoter sur le Net ou appeler ta fameuse association", dis-je en éclatant de rire.

    "Et le téléphone arabe, ça te dit quelque chose ?"


  • Commentaires

    1
    Ned
    Jeudi 29 Mai 2014 à 18:20

    Il y a pas une autre expression avec le "téléphone de Brousse"  avec les TAM-TAM ?

    Mais je ne me souviens pas si c'est le mot téléphone qui est le bon !

    Il fut un temps ou il y avait un Ensemble de percussion à Strasbourg assez extraordinaire vu à la TV il y a quelques années dont je ne trouve plus trace ..

    Dommage ça t'aurais plu !

    Bon W.E. quand même !

    .../.-/.-../..-/-//.-.-//-/---/..

    2
    Hélios
    Jeudi 29 Mai 2014 à 20:01

    Certains couvercles ménagers (wok et essoreuse à salade en acier) donnent un son ressemblant à des bols tibétains, j'adore...Et ça continue de vibrer longtemps.

    Bises

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