• Un instant du chemin

     

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    Avez-vous remarqué comme il arrive que le monde diurne, celui dit de l'éveil, apparaisse comme la scène d'un rêve ?

    Une certaine après-midi, j'avais un rendez-vous de travail avec deux personnes que je qualifierai sans nulle méchanceté d'un peu épaisses, et dont les préoccupations ordinaires sont de l'ordre du bien-être matériel. Ce que les anciens gnostiques appelaient : hyliques. On dirait aujourd'hui "matérialiste".

    Il était près de 14 heures, et ce jour de mai était une vraie bénédiction. Comme si le ciel baignait la Terre. Tout était tiède et doux, loin du Temps.

    Nous avons garé la voiture dans un petit chemin qui finissait en cul de sac, et qui bordait un château reconverti en centre de méditation.

    Bien que ce chemin soit communal, les occupants de ce château en prennent soin, le revêtent d'un petit gravier rose et s'y promènent.

    Dans le parc du château dont les portes et les fenêtres étaient ouvertes, une femme était assise sur un banc de pierre et lisait.

    Une vraie mise en scène de film.

    J'étais avec ces gens pesants, qui parlaient d'argent, et non pas d'or. Tels des intrus dans cette paix, nous descendons de la voiture. Un panneau portait une inscription, que ma voisine lut à voix haute en gloussant d'incompréhension (elle est bien bonne) : "Le chemin est facile à qui n'a pas de préférence".

    Les portières claquent. La femme redresse la tête et nous regarde. Nous partons voir ce qui nous a amenés là.

    Au retour, lorsque nous sommes montés dans la voiture, elle a refermé son livre, s'est levée, a esquissé un mouvement vers nous, comme si elle avait quelque chose à nous dire, quelque message venu d'un autre monde, mais déjà nous étions repartis vers le banal.

    Ça m'est toujours assez facile d'aller et de partir, car j'ai peu de préférences.

    Cependant, une partie de moi est restée là-bas, dans ce chemin, cette scène. Car il fallait que je sache ce qu'elle avait à dire, peut-être la clef qui me manque encore, le titre du livre qu'elle lisait, une pensée qui lui serait venue.

    Un peu de moi laissé là-bas, comme l'oiseau laisse un peu de son duvet au chardon qu'il croise. La légère blessure de ce qui, peut-être, a été manqué.

     

    Texte publié le 14 juin 2012

    Bye les amis, je m'absente quelques jours.


  • Commentaires

    1
    Elena
    Mercredi 9 Avril 2014 à 22:55

    A bientôt Jadou, comme le dit si bien la petite voix (LLéa);) merci pour tout ces beaux textes :)

    2
    Elena
    Mercredi 9 Avril 2014 à 23:01

    désolée pour l'orthographe : " tous " donc,

    et bonnet de nuit !

    bye

     

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    3
    LLéa
    Jeudi 10 Avril 2014 à 11:23

    :)

    Baï Jadaï.

    Jadouï ?  ;) ;)

    Donne de tes nouvelles. Merci.

    Merci a toutes, et tous.

    4
    Ned
    Jeudi 10 Avril 2014 à 15:53

    Je n'avais pas de préférence pour le GAI savoir mais le Gué de la rivière m'a imposé le sien pour traverser.  Et dans le Pré voisin je t'ai rencontré au soleil de ta parole si belle.

    Merci V.J.

     

    5
    LLéa
    Mardi 15 Avril 2014 à 22:55

    :)

     Absent quelques jours? Récupérer ton duvet?  Quoi? Toute une couette! :)

    Jade, te souviens tu du commentaires laissé a l'époque?

    C'est peut être toi qui avait quelque chose a lui dire .... ou elle .... n'a pas osé .... parce tu étais accompagné d'une jolie cerise .... et qu'on ne vole pas .... les noisettes d'un autre arbre ....

    Amitiés a tout ceux, celles qui passent par ici,

    Prenez soin de vous,

     

    6
    danielleg
    Jeudi 17 Avril 2014 à 06:57
    7
    Elena
    Jeudi 17 Avril 2014 à 09:27

    LLéa , VJ  et l'écureuil ;) à vous trois fêtes tout que m'émotionner :D

    Bises

    8
    danielleg
    Jeudi 17 Avril 2014 à 11:40

    émotione, émotione, qué c'est bone ! :)

    BISOUS GROS

    9
    Elena
    Jeudi 17 Avril 2014 à 11:55

    Rhôoo, on dirait que ce petit animal est en état de prière ! :)

    Celui que j'ai croisé dans les bois  était tout frétillant de vie, il dansait et chantait à sa manière, se fut une belle rencontre ! :)

    Bises,  pattes qui court !!!

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