• Soi sans temps 

    Qui suis-je ?

    Celui qui est né il y a si longtemps,

    Ou celui qui écrit ?

    Suis-je le même,

    Ou un autre ?

    Qui encore ?

     

     

     


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  • Soi sans temps

    Plus je vois la beauté du monde

    Et des êtres,

    Plus ma propre beauté se voit,

    C'est la même,

    Reflétée.

    C'est ainsi qu'elle Se voit.

     

     

     


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    • Ce que nous faisons ici, dit-il ? Je n’en sais pas plus que toi. Et c’est justement cela qui me semble l’indication la plus sûre : que nous n’en savons rien, ni toi, ni moi. Ni personne.
    • Pourtant, il y a des gens qui prétendent savoir, qui écrivent des livres, fondent des religions !
    • Je sais. Moi aussi, j’ai parfois des certitudes, sur lesquelles je pourrais fonder une religion. Le Christ aurait fondé son église sur son apôtre Pierre. Examine-ça. Un bonhomme complètement déliquescent, qui par peur refuse de le reconnaître, trois fois de suite, comme pierre de fondation d’une église ? C’est complètement fou. Quand je dis que la seule chose dont je sois certain, c’est que rien n’est sûr, je suis dans le vrai. De ça je suis sûr. Je sais, parce que tout l’indique, que tout dans ce monde visible et tangible, que je peux saisir par mes cinq sens, et par le logiciel qui traite leurs données que tout objet matériel n’est qu’une forme corruptible, et déjà en voie d’affaissement. Les anciens indous appelaient rupa ce qui a une forme, et arupa ce qui est sans forme. Tout ici a une forme, l’air compris. Le vent a une forme, l’eau qui coule, qui gèle, qui tombe, qui s’évapore ont une forme, sans cesse mouvante, mais réelle. Notre chant a une forme, notre respiration aussi, nos pensées ont une forme. Et tout cela se délite en permanence, se corrompt, pour se reformer autrement. Comment Jésus pouvait-il penser fonder une religion sur une forme ? Parce que rupa, c’est aussi le latin rupe, la roche, le rocher, le degré ultime de la concrétisation. Et Pierre, c’est un rocher, n’est-ce pas ?
    • A un moment donné, il oppose le rocher et le sable, il dit qu’on doit construire sur le rocher, pas sur le sable.
    • Le rocher, c’est du sable en devenir, et le sable du rocher en devenir. J’ai un caillou qui le montre bien : plusieurs petits coquillages inclus dans de la boue devenue pierre. Comme si le Christ avait dit : construis sur la glace, pas sur l’eau. Tout change constamment, et nous l’oublions constamment. On veut croire à un monde durable. On y introduit l’idée de l’évolution, du progrès, on attend, on espère, on aimerait bien que ça change, sans voir que tout est en perpétuel bouleversement. Tout change, sauf le mental arcbouté sur ses possessions, ses ancrages. Plutôt que de voir le monde tel qu’il est, sans forme, incorruptible, on le fige en formes, dans lesquelles on prend ce qui nous convient. On voudrait que ça dure toujours. C’est bon, c’est bien, il faut que ça se reproduise tant qu’on sera là. Ma maman, le sein de ma maman, et à défaut, mon pouce dans ma bouche. Le reste, on le rejette, c’est le mal, l’indésirable, le dangereux. L’aventure, ce qui vient de l’extérieur. Ce qu’on fait ici, ajouta-t-il, pour moi, et seulement pour moi, aujourd’hui, c’est apprendre à voir que tout ici est corruptible, que tout est illusion. D’abord on cherche à tout saisir, c’est ce que font les enfants. Tout s’approprier. Les enfants, veulent tout : c’est à moi. La force d’un enfant qui refuse de lâcher ce qu’il tient est incroyable, disproportionné à son volume.
    • Certains voient plus loin, pourtant, derrière l’avant-scène, voient les fantômes, le monde invisible.
    • Les rêveurs. Qui sont restés à mi-chemin de l’incarnation. Ça ne change rien, fondamentalement, à la question. Nul ne sait rien, et nul ne peut rien posséder, puisque tout est illusoire. Les montagnes retournent à la mer, les forteresses s’effondrent. L’or se change en cendres, dans les contes.
    • L’or, le diamant sont incorruptibles.
    • C’est vrai. A moins que leur corruptibilité soit infiniment lente. J’ai du mal à croire qu’une forme soit éternelle.
    • J’ai entendu dire que le quartz reste identique dans ce monde et dans les univers que visitent les chamans.
    • Ce qui voudrait dire qu’il sert de pont entre les deux. Pas nécessairement qu’il est plus « réel », et plus éternel. Revenons à la question. Il existe peut-être des exceptions, l’or, le diamant, le quartz ; d’ailleurs pour désigner le corps incorruptible, les tibétains parlent de « corps de diamant ». Mais fondamentalement, ces exceptions ne remettent pas en cause le fait aisément constatable que tout ici se dégrade à des vitesses variables. Nous existons dans un monde dont la caractéristique principale est la corruption. Nos corps se dégradent à une vitesse incroyable. Il suffit de quelques jours sans toilette pour puer atrocement. Comment alors fonder quelque espérance que ce soit sur cette gelée en état de pourriture ? Le roc sur lequel on peut seul fonder, c’est arupa. Le sans forme, sur lequel reposent toutes les formes. Se reposer sur le sans forme, c’est quitter la peur. Abandonner toute espérance, comme disait Dante. Toute croyance, toute préférence, même. C’est ce que nous sommes venus faire. Apprendre à voir que tout est hallucination, que tout échappe constamment à la préhension, et ouvrir la main. Comme le singe qui avait volé une pomme dans un vase, et ne pouvait plus retirer le bras : il lui suffisait de lâcher la pomme.
    • La pomme d’Adam, dis-je pour plaisanter.
    • La même, oui. Je sais que c’est difficile, impossible presque, et je suis bien loin d’y parvenir, sauf à de brefs instants, mais tout doit être abandonné. Toute forme doit être vue pour ce qu’elle est : rien.
    • Ne plus jouir de la beauté du monde ? m’indignai-je. De la nature, de la musique, de la peinture, du vin, des femmes ?
    • Jouis, mon fils. Jouis. Jouir nous est donné. Vois la beauté des choses. Mais n’oublie pas que tout grouille de vers, que tout s’écoule, et que rien n’est vrai. La musique devient lancinante, le vin s’aigrit et se pisse, les femmes vieillissent et meurent. Aucune forme ne dure. La vie commence après, quand tu en reviens. Un alchimiste s’appelait « Rupescissa », le rocher ouvert. Comme un œuf. Brise la coquille, ouvre les formes, va au-delà. La forme est morte. La beauté des choses est une beauté figée. Un masque sur le Réel.
    • Et comment fait-on cela ?
    • Par la vertu de l’entropie, justement. Notre croyance initiale, qui consiste à croire à la réalité des phénomènes, des formes, à la réalité de ce monde, elle aussi est une forme. En tant que forme, elle subit les assauts du temps, du doute, elle est sujette à l’érosion. Quand on commence à douter de la réalité du monde qui nous entoure, le ver est dans le fruit. On peut dire aussi que le germe est sorti.
    • Vous ne croyez pas qu’on puisse se libérer d’un coup ? L’éveil ?
    • L’éveil ? C’est comme un barrage. Un barrage ne cède que lorsque toute sa structure a été minée, à bout de tension. Alors, il cède. Vu de l’extérieur, on peut croire qu’il a éclaté d’un coup, mais c’est parce qu’il ne pouvait plus tenir. On a une histoire comme ça dans la Bible, avec les dix plaies d’Égypte. Le pharaon refuse la sortie, puis finit par l’accepter et revient sur sa parole, encore, et encore, jusqu’à ce qu’enfin, vaincu, il cède. Les Hébreux foutent le camp. Là, il regrette ce qu’il a perdu : la forme, une énergie figée dans ce pays, à son service, et il lui court après avec toute son armée. Il rassemble son dépit, son regret, et veut refermer la main sur la pomme qui lui échappe. Après, ce n’est plus lui, ce sont les Hébreux qui regrettent : on était mieux là-bas. On avait des certitudes (la forme). Dans le désert, plus de forme. On vit au jour le jour. Certains essaient de faire des provisions de la manne qui chaque matin tombée du ciel, leur sert de subsistance. Pas la peine : elle pourrit, les vers l’infestent. On est tous comme ça. On sait tous à un moment donné que la Vie est ailleurs. Mais entre cette prise de conscience et la sortie d’Égypte, il peut s’écouler longtemps, tant c’est difficile de lâcher la pomme. C’est la peur, qui empêche. Quand on tient la pomme bien serrée, on croit tenir la rampe. Ouvrir la main, c’est tomber dans le vide. Le vide du sans forme. On a le vertige. Puis, quand on lâche, on s’affole, on croit mourir, on voudrait revenir.
    • On tomberait où ?
    • La dissolution de toute forme, c’est d’abord la dissolution de soi-même. On perdrait notre forme, cette forme changeante qu’on construit et maintient, qu’on rafistole à chaque instant. On mourrait sous ce précieux aspect.
    • Ce serait la mort physique ?
    • Pas nécessairement. Je n’en ai jamais rencontré, mais certains humains semblent accéder à cet état, ça me semble possible. Au moins partiellement, loin devant nous. Un humain sans forme, ou qui n’aurait comme forme que celle que nous lui donnons.
    • Mais c’est bien déjà comme cela que ça se passe : tout a la forme que nous lui donnons, non ?
    • Oui, en quelque sorte. Ce que Miguel Ruiz appelle « le rêve de la planète », c’est une manière de dire que nous co-créons le monde sensible. Nous projetons collectivement le spectacle ambiant. Tu noteras que pour Platon, dans le mythe de la caverne, c’est un peu différent : la réalité qui nous hypnotise est projetée comme un film, depuis l’arrière. Comme au cinéma, exactement. Mais c’est la même chose. C’est l’inconscient collectif, donc l’arrière de notre conscience frontale, qui projette ce que nous voyons. Se retourner, comme dit Platon, c’est bien d’abord voir que les formes sont illusoires, pour ensuite fixer son attention sur le projectionniste. Je n’ai jamais rencontré de saint, ni de sage. Mais les témoignages sont unanimes : ils irradient. Ça signifie que leur forme visible est en relation directe avec l’énergie du sans forme. Ils ont quitté l’illusion. Ils ne rêvent plus. Ils créent leur propre monde, dans lequel le sans forme, la lumière, si tu préfères descend sans prendre forme. Ce n’est plus un reflet. C’est du direct.
    • Vous ne me semblez pas très clair, ou alors j’ai mal compris. Quel serait-alors le but ? Faire descendre le sans forme dans ce monde, comme les saints, ou quitter le monde de la forme, qui est un monde mort pour réintégrer celui du sans forme ?
    • Ce n’est pas clair pour moi non plus. J’oscille en permanence entre les deux. Le premier s’appellerait « spiritualisation de la matière » ; c’était, me semble-t-il, le but des alchimistes. Rendre vivant ce qui est mort. Celui du christianisme aussi, comme on peut le voir dans la résurrection de Lazare, et dans la transfiguration du Christ. Et justement peut-être sur ce paradoxe : la fondation d’une église sur la forme. Le but du Christ serait bien celui des alchimistes : faire descendre la lumière du sans forme dans le monde de la forme, la rendre « divine ». La traduction classique serait alors un contre-sens ou une imposture : ce n’est pas sur le pauvre Pierre, minable pétochard qu’est fondée l’église du Christ, mais dans le monde périphérique de la forme, juste à la limite des Ténèbres, afin de l’irradier peu à peu. Le second est celui des Parfaits cathares : quitter le monde des morts, rentrer à la maison. Celui des bouddhistes et des hindouistes : sortir de l’illusion. Encore la dualité. Difficile d’en sortir. Encore une illusion, sans doute. La dualité est certainement la forme illusoire d’une seule chose. Pas plus paradoxal que d’être à la fois au centre et à la périphérie. Aujourd’hui, je dirais que si Tout est Un, et c’est ainsi que je pense profondément, même si mon équipement cérébral et sensoriel me montre chaque forme comme séparée, si Tout est Un, même l’illusion est réelle.
    • C’est le contraire de ce que vous m’avez expliqué !
    • Oui. Tout le contraire. Et pourtant la même chose. 

     

    PS : Je vous remercie de toute la vie qui s'est manifestée sur le blog après mon départ. J'ai besoin d'énormément de calme et de silence. Il n'est pas du tout sûr que je réponde aux commentaires, ni que je poste avant longtemps. C'est une période de jeûne, non ? 


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    Tout ce qui peut être dit

    N’est pas assez.

    Jamais assez.

     

    Comme une Lune dont on ne verrait jamais qu’une face,

    Un visage dont on ne connaîtrait que l’endroit,

    Une seule dimension.

    Qui voudrait demeurer dans cette cage ?

     

    Pourtant, ce qui est dit

    Dépasse souvent ce qui aurait du l'être,

    Et il faudrait parler, parler encore,

    Pour en dire encore trop, ou trop peu,

    Comme avec une balance

    Impossible à ajuster.

     

    Toute parole, aussitôt figée,

    Faisant écran,

    Ajoute une ombre.

     

    Des milliers de mots, des millions de livres

    Disent moins qu’un geste,

    Un regard,

    Un effleurement,

    Un instant de calme.

    Les livres sont des portes et autant de remparts.

     

    Voilà pourquoi

    J’ai maintenant choisi

    De me taire.

     

    Se taire hisse au mystère. 

     

    Comme la Terre muette

    Et féconde,

    Nourrie de lumière et d’eau,

    De vent, de graines,

    Du fumier des rumeurs,  

    Travaillée d'un travail de fond,

    Dont le langage est pourtant si fort

    Qu'il peut,

    A son rythme,

    A son gré,

    Au rythme des saisons,

    Tout renverser,

    Et tout offrir.

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Graeme Allwright - Si c'est ta volonté par LeGreumeuleu 

     

    J’ai plusieurs fois annoncé ma sortie. Les ancien(ne)s s’en souviennent.

    Cabotin, VJ ? Peut-être un peu. L’existence est un film, dont nous sommes les acteurs. Se prendre au sérieux, en tant qu’acteur, c’est courant.

    Il n’y a pas de fumée sans feu, dans ce monde.

    Quand je tirais ma révérence, c’est que le poids du blog me semblait insurmontable. Le sentiment d’une charge écrasante, parfois.

    Et, peu à peu, pour diverses raisons, j’y revenais. C’était mon film.

    Depuis septembre 2009, cinq ans bientôt, j’ai pris la parole. A moins que ce ne soit la parole qui m’ait pris ? Le sentiment de devoir dire, puisque je sais dire, ce qui n’est pas donné à tout le monde, et d’exercer mon talent, plutôt que de l’enfouir.

    Le moteur initial fut la révolte. A 55 ans, après des années passées à struggle for life, le spectacle du monde m’a empli de révolte.

    C’était une phase de mon chemin.

    Cinq ans plus tard, je commence à m’en détacher, bribe par bribe.

    Égoïsme ?

    J’ai à portée de main d’autres moyens de donner ce qui passe par moi.

    Contrairement à Lléa, je crois que rien n’est gratuit. Tout est échange.

    Cette psychothérapie publique, comme l’a finement analysée un jour Hélios, publique et intime, sans fard, a souvent aidé ceux qui marchent sur le chemin, si j’en crois les nombreux retours.

    Mais sans votre énergie, sans ce besoin réciproque que je ressentais, serais-je allé au bout ?

    Pas sûr.

    Échange. L’échange, c’est la vie. Ce qui tue la vie, c’est le besoin primaire de gagner et d’amasser, au détriment d'autrui.

    Dans la Bible, les hébreux survivent dans le désert en mangeant la manne tombée du ciel. Lorsqu’ils l’amassent par précaution / manque de confiance, elle pourrit.

    L’échange est la base de toute relation. Rien n’est gratuit. Rien. L’arbre rend de l’oxygène à l’homme qui lui fournit du gaz carbonique.

    A quelqu’un qui un jour m’a dit : « Comment pourrais-je te remercier, ou te rendre, ce que tu m’as donné ? », j’ai répondu : « Donne-le à quelqu’un d’autre ». C’est simple. C’est gratuit, et c’est aussi un échange.

    On peut voir ça comme un cycle.

    Nous avons échangé cinq ans durant, vous et moi. Personne ne doit rien à personne. Nous sommes quittes.

    Tout le monde, moi le premier, voit bien que je m’essouffle. D’ailleurs, l’audience du blog fond peu à peu. 

    Sauf exception, écrire ne m’est plus nécessaire. Si ça revient, je reprendrai le fil.

    Et pour vous ? Il existe des milliers de blogs. Pour les accros, les fidèles, il reste ce que j’ai écrit auparavant.

    J’ai en tête, ou en corps, d’autres projets, qui requièrent toute mon attention, et mon énergie vitale.

    Quelqu ’un a dit qu’un homme devait avoir eu au cours de sa vie des enfants, planté un arbre et écrit un livre.

    J’ai fait tout ça (3 000 pages de blog font un gros livre), et plus encore. Cependant, ça me semble trop limitatif. Réducteur. On peut être un homme, ou une femme, sans avoir fait tout ça. A relativiser, donc.

    J’aurai bientôt 60 ans (révolus, selon la pensée chinoise), et d’autres talents à exhumer, à activer.

    Qui s’exerceront bien mieux dorénavant dans le retrait et le silence, l’intimité.

    Soixante ans, c’est une base, un palier, une plateforme, où bâtir une œuvre nouvelle, qui n’a pas besoin de la lumière des projecteurs.

    Une précision : ce blog n’est pas fermé. Juste en veille, pour une durée indéterminée.

    Je vous aime.


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  • Entièrement refoulé, dans la grotte murée de nos boyaux, le Serpent n'apparaît plus que sournoisement, par des pestilences, des mots, des attitudes qui blessent et empoisonnent.

    Une fois découvert et libéré de ses liens éternels, il peut vite sortir au jour et se livrer à des orgies de chair humaine.

    Sa faim de domination, et sa soif de souillures sont incommensurables, presqu'insurmontables.

    C'est pourquoi il est resté lié, enfoui, banni, aussi longtemps.

    Seule une vierge, la mémoire/nostalgie intacte de l'Origine, ou un chevalier, l'homme purifié et détaché enfin des faims de chair et de pouvoir, peuvent le vaincre.

    Ou plutôt, en faire un allié, comme disent les Indiens.

    De meurtrier, il devient alors médecin, et médecine.

    Aujourd'hui, les serpents déchaînés ravagent la Terre, ou le rêve que nous en avons.

    Il n'y a qu'une option : se rappeler notre Origine, notre Destinée, notre usage, et la raison de notre présence en ce monde, et devenir les chevaliers enfin purs sur lesquels le venin du pouvoir n'a aucun pouvoir.

    C'est ce que dit le mythe de Persée : l'éclat de son bouclier est tel qu'il renvoie si parfaitement à Méduse son reflet qu'elle en meurt.

    Tel est le chevalier parfait. Sur lui, rien n'a de prise.

    La purification du désir est la clef, l'axe, et la fin de l'Œuvre.

     

     


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  • S'en revenant du bal,

    Le vieux saint Thomas d'Aquin,

    Vidant ses larges poches

    Dans son grand lit à baldaquin,

    N'y trouva que cent balles.

    C'est moche, se dit-il.

    Une bien pauvre somme,

    Mais, tout de même, t'es au logis.

    Sans rire.


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  • Du 2 décembre 2010

     

    Presque toute ma vie, j'ai méprisé la vie. Je lui ai craché à la gueule. Il faut qu'elle soit patiente, la vie, entre ceux qui la prennent pour une pute, pour une conne, une nulle, ceux qui veulent l'épouser afin d'en faire définitivement leur servante, et ceux qui croient qu'ils pourront la baiser à l'oeil.

    Mais elle est notre véritable et unique maîtresse.

    Dans les deux sens du terme, qui en fait n'en font qu'un : femme illégitime (ça veut dire quoi, au fond ?), et initiatrice.

    Illégitime s'explique par le fait que, comme le rappelait le Christ, nous ne sommes pas DE ce monde, mais DANS ce monde. C'est une illusion, dans laquelle nous avons souhaité/accepté de jouer un rôle. Mais la destinée terrestre n'est pas irrémédiable (irrémédieu, c'est pas au dictionnaire, j'utilise les matériaux disponibles, excusez), malgré l'emphase des religions qui maudissent et exècrent à tour de goupillon.

    C'est un jeu, une partie, un rêve.

    Initiatrice, parce que TOUT nous est patiemment exposé, sans relâche. Mais, cette initiatrice, nous la connaissons, c'est la partie de nous qui a déposé des cailloux blancs à la descente, et nous y arrête à la remontée, nous disant : te souviens-tu ?

    Cette vie, je l'ai roulée dans la boue, me suis roulé avec, dans tous les caniveaux, puis, élégamment, lui ai craché : je te hais.

    Mais c'est une femme maîtresse. Loin de partir pleurer mon ingratitude, elle m'a balancé de grosses claques, jusqu'à ce que je retrouve la conscience de ce que je suis venu faire dans cette boue.

    La même chose que vous : informer la boue. Lui faire des petits. C'est ce qu'on doit à la boue. En échange ? Connaissez-vous un monde sans échange ?

    Je vous laisse avec cette question à laquelle je n'ai pas de réponse universelle.

    S'il y a des questions universelles, chaque réponse est unique.

    Personne ne peut répondre à la question d'un autre.

    Je passe la main.

     

     

     

     

     


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  • L'une des pires malédictions pour un artiste, c'est de n'être connu que pour une seule œuvre.

    C'est bien le cas de Claude-Michel Schoenberg, dont le plupart des gens ne connaissent que "le Premier pas".

    Et pourtant :


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  • Le propos des religions a toujours été de nous demander de croire. Quelles qu'elles soient, occidentales, orientales, laïques. Croire.

    C'est toujours d'actualité, d'autant que c'est le but des actualités.

    Les différents JT et tous les autres medias ne sont que des catéchismes.

    Aujourd'hui, c'est la "Libération", demain, ce sera la "Libération", comme après-demain et les jours suivants.

    Si ce n'est pas la "Libération", alors c'est l'"Indignation". Soigneusement pesée par tout ce qui veut maintenir la tutelle sur nos êtres endormis.

    L'Indignation, c'est tous les jours. La Libération, c'était hier, en 1944, demain, dans des lieux soigneusement choisis par les maîtres du Consensus, ou ce sera après la mort.

    L'important,  surtout, c'est que ce ne soit pas aujourd'hui, maintenant, à l'instant, à portée de la main.

    Pour l'éviter, toute la machine s'emploie à inventer des millions de croyances, complémentaires ou contradictoires. Temps de la confusion, âge des conflits.

    Dans ma jeunesse, les vilains bolcheviques traitaient les curés de corbeaux : vêtus de noir, se disputant le morceau de viande, et répétant à l'envi : Crois, crois, croa, croâa...

    Aujourd'hui, c'est les méchants Juifs vendus aux Illuminatis et les affreux américains, le gentil Poutine, ou l'inverse.

    L'inverse fonctionne aussi bien : l'affreux Poutine brutal et sexiste, les pauvres juifs victimes de l'embarras de la shoah, les braves américains venus défendre les valeurs de la démocratie contre le cruel fascisme.

    Croire, c'est accepter de se laisser mettre un bandeau sur les yeux, et de se laisser mener par d'autres. Refuser de voir par soi-même.

    Accepter une charge, comme un baudet. Sans savoir ce que tu portes. Du pain ? Des armes ? Accepter la tonte, comme un mouton. Pour vêtir les pauvres, ou garnir les coffres redondants des rois ? Tirer la charrue, comme un bœuf. Pour nourrir le peuple, ou planter du pavot ? Les charrettes, comme un percheron. Pour porter secours, ou les caisses d'or des trafiquants ?

    Puis, au final, l'équarrissage pour tous.

    Ruiz père et fils insistent beaucoup là-dessus dans le "5ème accord toltèque" : c'est croire ou voir.

    Aucun autre choix.

    Des millions de livres n'ont été édités que parce qu'ils servent à obscurcir ce qui est extrêmement simple (un jeu d'enfants, disaient les alchimistes): il suffit d'abandonner ses croyances.

    Brûle tes livres !

    Tant qu'on n'a pas fait un vaste (dans tous les coins) et profond (dans les couches les plus incrustées) ménage dans ses croyances, toutes aidantes/limitantes, comment voir/Voir ?

    Il est donc urgent, prioritaire et nécessaire d'examiner, peser, méditer toutes ces évidences soigneusement inculquées par le Système pour nous tenir sous sa domination.

    Avons-nous besoin de ce fatras pour tenir debout ? Pour marcher ? Voler ?

    Peut-être était-ce nécessaire, par le passé. L'enfant a besoin d'une nourrice. Le jeune arbre d'un tuteur.

    L'est-ce encore ?

    La liberté ne passe ni par les urnes, ni par la révolte armée.

    Elle consiste à s'affranchir du passé, de l'encombrement des choses mortes, devenues fardeau puant.

    C'est une affaire personnelle, une aventure intérieure.

    Dont VOUS êtes le héros.

    C'est ici, et maintenant.

     

     

     

     


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  • J'avais un problème de réglage de taille des vidéos, en particulier semble-t-il celles importées de YouTube. Seuls les 2/3 environ étaient visibles sur l'écran.

    Je crois avoir trouvé la combine pour qu'elles y soient entièrement.

    Ce vieux George s'est déclaré d'accord pour le test.

    Pouvez-vous me confirmer que cette fois toute l'image apparaît, ainsi que les boutons de réglage ?

    Merci d'avance.


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  • L'alchimiste Jean-Baptiste le Brethon disait au XVIIème siècle que la foudre ne tombait pas au hasard, mais là où la Terre avait besoin d'elle.

    C'est un peu le principe de l'acupuncture, si on veut, quand elle est inspirée.

    L'étude des tempêtes au XXème siècle a permis de le vérifier. C'est la Terre, et son centre qui attirent les événements climatiques extrêmes.

    Dans la même veine, anthropomorphisée, les anciens philosophes disaient : "Quand le disciple est prêt, le maître survient".

    Et encore : "Lave ta coupe, quand elle sera complètement propre, la liqueur divine l'emplira".

    Saint Paul : "Ce n'est plus moi qui agis, mais le Christ qui vit en moi".

    Enlever tout ce qui fait obstacle.

    Des couches, des couches, et des couches.


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  • Du 27 août 2011

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    Cette vieille Gaïa. Qui ne l'a pas fécondée, dans la mythologie grecque ? Vierge éternelle aux fécondes mamelles, elle a accouché d'à peu près tout ce qui compose notre paysage.

    Nous sommes ses enfants, c'est évident. De vieux enfants, car nos atomes ont l'âge de l'univers. Nous sommes aussi vieux qu'Elle. Mais si Sa sagesse est réputée profonde, le nôtre est à peine éclose.

    Car nous porterions une autre information. Nous serions coupés en deux. Une partie de nous ne viendrait pas d'elle, la Mère. Nous serions un pont entre elle, et un Autre. Ce pourquoi tout fait mal, tout est brûlure et arrachement, et jouissance.

    En elle, tout se mêle, tout se mange. Horrible marâtre ou bonne Fée, elle fait de la manducation réciproque ou successive des espèces une sorte de noce sans fin. Le cerveau du mangé sécrète de subtiles endorphines qui font (peut-être, je ne l'ai pas encore vérifié) de sa mort une extase, un don unique et l'aboutissement de sa carrière.

    Nous avons un moyen de le deviner dans l'orgasme : si notre cerveau ne libérait pas ses poisons sacrés au moment de la jouissance, cet acte serait si douloureux, insupportablement cruel, que toutes les espèces s'éteindraient en peu de temps.

    La Mère est réputée cruelle, dévoratrice, mais sa bonté est infinie, puisqu'elle nous pond, nous choie, nous nourrit, nous berce, nous tue.

    Si nous avons à faire un pont entre Elle et l'Autre, Quel qu'Il soit, c'est en nous plongeant en Elle, nous les graines : en lui livrant nos poumons intacts dans le cri primal, autre insupportable brûlure qu'Elle change en flot de délices, en lui abandonnant notre dépouille, en mangeant.

    Les anciens de quelque partie du monde qu'ils soient bénissaient la nourriture car chaque repas est un mariage unique et renouvelé, un hommage à la Vie, à la Beauté, encensée sous des milliers de formes, aimée par la vue, l'odorat, le goût, l'ouie (craquant du biscuit, ruissellement des fluides),  le toucher (velouté de la peau de pêche, croûte du pain, arêtes du sel). Par tous nos sens, elle nous attire, nous berce et nous séduit.

    En échange, nous lui donnons notre reconnaissance, notre admiration, ce regard qu' Elle même ne peut pas porter sur Elle.

    Manger, c'est l'Épouser, sortir les habits de noce. S'emplir d'elle, avec délicatesse ou gloutonnerie, qu'importe, avec le temps, tout s'apprend  : M'en Gé.

    Avant d'être m'en Gé.

    Manger c'est mélanger la matière la plus noble issue des fumiers les plus noirs et les mêler à notre conscience qui n'est pas d'ici, l'informer.

    C'est un acte d'amour. Un brassage infini.


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