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Le Chant de Circé
Publié le 9 mars 2010
Je me plais à épeler ton nom :
Hache os et maux
A chaud émaux
Lâche eau aime haut
H O M O
Et te dissèque symbole
A peine issu de ton nombril au firmament
Coulant de soie
Je suis celle qui de sel t’abreuve
Je suis l’œil qui te scrute goutte à goutte
Te délite
De tes serrements feuille à feuille
Muse Déglingue des brinqueballes des anicroches
Sur mon ventre de marbre, je sépare, je trie tes fragments
Mais jamais ne triche, jamais ne permets de s’emparer
L’érosion des cœurs jette les pailles
Et les montagnes au même vase à la même meule
Mêle toutes les poussières van de boue
Vautré sali, dans ta tanière,
Lape le lait empoisonné
De mes nuits rouges et limitées
Fausses couches nuptiales
Reine des couronnes au bouc liée
Pleine de morgue de grandes orgues dans les poches
Branches d’yeuses, moche
Foudres et fouets de ronces
Vénéneuse morelle noire
J’inspire le délire j’aspire le mal alternativement
Sauf envie contraire
Car je suis libre et ailée
Je déroute et disperse
La fée mauvaise et maléfique bielle de joie
Acide et fiel sous les falaises de ta foi
Je te corromps et tu me crois
Noir de corbeau plume de jais
Ta fièvre ruisselle sous mes doigts
Et fuit la route sous la Lune
Tu te tords et quand tu appelles
C’est toujours moi que tu appelles
Femme de soie perdue pour toi
Lit de misère là où tu ploies
Feuilles de lierre de tes deux mains
Et maintenant ?
Mais tu ne me connais jamais
Moi que les piocheurs de cailloux
Et résonneurs de l’outre mère
Ont baptisée la Femme Libre
Ou celle qui clôt de murailles
Et sans moi homme de la terre
Sable anonyme jouet du vent
Sans moi qui détruis et instruis
Tu ne serais jamais resté
Qu’un petit cochon.
Un petit cochon.
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