• Le Chant de Circé

    Publié le 9 mars 2010

    5 mars 2010 015 

     

    Je me plais à épeler ton nom :

     

    Hache os et maux

    A chaud émaux

    Lâche eau aime haut

     

    H O M O

     

    Et te dissèque symbole

    A peine issu de ton nombril au firmament

    Coulant de soie

     

    Je suis celle qui de sel t’abreuve

    Je suis l’œil qui te scrute goutte à goutte

    Te délite

    De tes serrements feuille à feuille

     

    Muse Déglingue des brinqueballes des anicroches

    Sur mon ventre de marbre, je sépare, je trie tes fragments

    Mais jamais ne triche, jamais ne permets de s’emparer

     

    L’érosion des cœurs jette les pailles

    Et les montagnes au même vase à la même meule

    Mêle toutes les poussières van de boue

     

    Vautré sali, dans ta tanière,

    Lape le lait empoisonné

    De mes nuits rouges et limitées

    Fausses couches nuptiales

    Reine des couronnes au bouc liée

    Pleine de morgue de grandes orgues dans les poches

    Branches d’yeuses, moche

    Foudres et fouets de ronces

    Vénéneuse morelle noire

    J’inspire le délire j’aspire le mal alternativement

    Sauf envie contraire

    Car je suis libre et ailée

     

    Je déroute et disperse

    La fée mauvaise et maléfique bielle de joie

    Acide et fiel sous les falaises de ta foi

    Je te corromps et tu me crois

    Noir de corbeau plume de jais

    Ta fièvre ruisselle sous mes doigts

    Et fuit la route sous la Lune

    Tu te tords et quand tu appelles

    C’est toujours moi que tu appelles

    Femme de soie perdue pour toi

    Lit de misère là où tu ploies

    Feuilles de lierre de tes deux mains

    Et maintenant ? 

     

    Mais tu ne me connais jamais

    Moi que les piocheurs de cailloux

    Et résonneurs de l’outre mère

    Ont baptisée la Femme Libre

    Ou celle qui clôt de murailles

     

    Et sans moi homme de la terre

    Sable anonyme jouet du vent

    Sans moi qui détruis et instruis

    Tu ne serais jamais resté

    Qu’un petit cochon.

    Un petit cochon.


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