• Joie

     

    Joie

     

    Je crois que c'est Miguel Ruiz qui parle d'inspirer l'air comme si c'était de la joie.

    Vous pourriez essayer, c'est intéressant. Je l'ai fait, assis dans ce coin de ma maison où demeure mon zafu, sous une petite fenêtre de toit par où m'arrivent les chants des oiseaux, l'air doux et la lumière du matin.

    D'abord, j'étais allé voir ce que les cinq petits pieds de tomate non clonés hier plantés pensaient de l'averse nocturne, et tout va bien de ce côté là.

    Assis sur le coussin en demi-lune, si confortable pour les rotules, les pensées parasites tournoyaient autour de mon axe lorsque je pris conscience de mon torse serré, de mon ventre noué, de mes lèvres coupées comme un trait et revins à ma respiration et à ce pépiement incessant qu'inscrivent les peuples de l'air sur la partition du temps.

    Me vint un sourire infime, un mince filet de joie pure, qui s'élargit peu à peu, quand surgirent les images du Bouddha et celles du roi Jaya Varman, ces sourires fins et subtils qui semblent lointains alors qu'ils signent simplement la joie d'être ici, présent, sans poids, sans attache, juste ici, et tout simplement : juste, ici.

    Puis ce sourire s'élargit encore quand je revis mes années de zafu à haute dose, où je ne crois pas avoir jamais laissé naître un sourire, tant s'asseoir sur un coussin de méditation était un acte grave et important.

    Les coins de mes lèvres montaient maintenant franchement vers mes oreilles, et soudain le bouchon de rides horizontales sculptées dans la chair de mon front sauta.

    Y descendit alors la divine liqueur de cette joie qui frappe, telle une mendiante, une lépreuse, à toutes les portes sans être jamais reçue.

    La coupe du Graal, c'est d'abord la coupe des lèvres (il y a peu de la coupe aux lèvres, dit la Sagesse des proverbes)puis celle du cœur, celle du ventre, et toutes celles que sont chacune de nos cellules lorsqu'elles abattent leur muraille.

    Le secret pour allumer un brasier, est vraiment simple : c'est d'utiliser nos allumettes. On en a tous, qu'on a reçu à la descente, mais qui s'en souvient ?

    On est venus ici la joie au cœur, regardez les bébés.

    Si on n'avait pas la joie en nous, nous ne pourrions la connaître ni la reconnaître. La joie reçue en paquetage est destinée à illuminer ce monde obscur.

    Pourquoi la perdre en route, alors que ce film est prêt à s'enflammer à son contact ?

    Comment voulez-vous incendier ce monde qui vous déplaît tant, si vous avez perdu ou oublié vos allumettes ?


  • Commentaires

    1
    LLéa
    Dimanche 25 Mai 2014 à 11:20

    Coucou,

    Pardon?

    Non,non!

    Pas d'allumettes perdues ou oubliées!

    Tout un tas de boîtes dans la cour!

    Tenez vous bien, ce qui suit est très important!

    La joie devrait être contagieuse. Une grande partie de la population s'est vue offerte, une vaccination contre cette liesse débordante, et salutaire. Pour des liasses plus que débordantes, et morbides.

    Grosses bises a toustes,

    PS. Ne suis pas trop présente, cause .... la vie. Mes excuses, non pas que vous n'en faites pas partie, mais rien ne se fait tout seul. Aide toi, le Ciel t'aidera.

    ;) ;)

     

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    2
    Ned
    Dimanche 25 Mai 2014 à 13:32

    Eh LLéa comment ça présenter des excuses pour la VIE ? ...

    ... juste une erreur de JOIE peut-être ! ! !

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